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LA PRATIQUE DES AUSTERITES

Theravâdin, Sutta

" O Aggivessana, j'eus cette pensée : " Il faut que, ayant serré les dents, ayant pressé mon palais avec ma langue, je retienne fermement ma pensée à l'aide de mon esprit, que je la subjugue, que je l'écrase complètement. " En vérité, ô Aggivessana, ayant serré les dents, ayant pressé mon palais avec ma langue, je retins fermement ma pensée à l'aide de mon esprit, je la subjuguai, je l'écrasai complètement. O Aggivessana, ayant serré les dents, ayant pressé mon palais avec la langue, pendant que je retenais fermement ma pensée à l'aide de mon esprit, que je la subjuguais, que je l'écrasais complètement, des gouttes de sueur me sortirent des aisselles. Tout comme, ô Aggivessana, un homme vigoureux, ayant saisi un homme plus faible par la tête ou par le tronc, peut le retenir fermement, le subjuguer, l'écraser complètement, de même, en vérité, ô Aggivessana, ayant serré les dents, ayant pressé mon palais avec ma langue, pendant que je retenais fermement ma pensée à l'aide de mon esprit, que je la subjuguais, que je l'écrasais complètement, des gouttes de sueur me sortirent des aisselles. Fn outre, en vérité, ô Aggivessana, résolue, sans défaillance était mon énergie, prête,.dépourvue d'oubli était ma mémoire, impetueux, non calmé était mon corps, à moi qui étais accablé par cet effort pénible. En vérité, ô Aggivessana, une telle sensation pénible, apparue en moi, dura sans cependant s'emparer complètement de ma pensée.

" O Aggivessana, j'eus cette pensée : " Il faut que faut que je médite en retenant ma respiration ". En vérité, ô Aggivessana, je cessai toute inspiration et toute expiration, par la bouche comme par nez. O Aggivessana, lorsque j'eus cessé toute inspiration et toute expiration, par la bouche comme par le nez, il se produisit un bruit extrêmement intense, dû aux souffles s'échappant par les oreilles. Tout comme, en vérité, un bruit extrêmement intense se produit quand on souffle dans un soufflet de forge, de même, en vérité, ô Aggivessana, lorsque j'eus cessé ... s'échappant par les oreilles. En outre, en vérité, ô Aggivessana, résolue... sans cependant s'emparer complètement de ma pensée.

" O Aggivessana, j'eus cette pensée : " Il faut que je médite en retenant complètement ma respiration ". En vérité, ô Aggivessana7 je cessai toute inspiration et toute expiration, par les oreilles comme par la bouche et par le nez. O Aggivessana, lorsque j'eus cessé toute inspiration et toute expiration, par les oreilles comme par la bouche et par le nez, des souffles extrêmement violents soulevèrent le dessus de ma tête. Tout comme, ô Aggivessana, un homme vigoureux peut percer le dessus d'une tête avec une pointe acérée, de même, en vérité, ô Aggivessana, lorsque j'eus cessé …soulevèrent le dessus de ma tête. En outre, en vérité, ô Aggîvessana, résolue... sans cependant s'emparer complètement de ma pensée.

" O Aggivessana, j'eus cette pensée : " Il faut que je médite en retenant complètement ma respiration. " En vérité, ô Aggivessana, je cessai toute inspiration et toute expiration par les oreilles comme par la bouche et par le nez. O Aggivessana, lorsque j'eus cessé toute inspiration et toute expiration, par les oreilles comme par la bouche et par le nez, des maux de tête extrêmement violents se produisirent dans ma tête. Tout comme, ô Aggivessana, un homme vigoureux peut fixer un turban sur une tête à l'aide d'une courroie de cuir solide, de même, en vérité, ô Aggivessana, lorsque j'eus cessé ... se produisirent dans ma tête. En outre, en vérité, ô Aggivessana1 résolue ... sans cependant s'emparer complètement de ma pensée.

 

" O Aggivessana, j'eus cette pensée : " Il faut que je médite en retenant complètement ma respiration." En vérité, ô Aggivessana, je cessai toute inspiration et toute expiration, par les oreilles comme par la bouche et par le nez. O Aggivessana, lorsque j'eus cessé toute inspiration et toute expiration, par les oreilles comme par la bouche et par le nez, des souffles extrêmement violents me coupèrent le ventre tout autour. Tout comme, ô Aggivessana, un adroit boucher ou apprenti boucher peut couper un ventre tout autour à l'aide d'un couteau de boucher pointu. de même, en vérité, ô Aggivessana, des souffles extrêmement violents me coupèrent le ventre tout autour. En outre, en vérité, ô Aggivessana, résolue ... sans cependant s'emparer complètement de mn pensée.

 

" O Aggivessana, j'eus cette pensée: "Il faut que je médite en retenant complètement ma respiration." En vérité, ô Aggivessana, je cessai toute inspiration et toute expiration, par les oreilles comme par la bouche et par le nez. O Aggivessana, lorsque j'eus cessé toute inspiration et toute expiration, par les oreilles comme par la bouche et par le nez, une chaleur extrêmeme se produisit dans mon corps . Tout comme, ô Aggivessana, deux hommes vigoureux, ayant saisi un homme plus faible par les bras de diverses manières, peuvent le brûler et le tourmenter sur une fosse pleine de charbons ardents, de même, en vérité, ô Aggivessa an, lorsque j'eus cessé ... se produisit dans mon corps. En outre, en vérité, ô Aggivessana. resolue .. sans cependant s'emparer complètement de ma pensée.

 

" O Aggivessana,des divinités, m'ayant vu en cet état, dirent ceci : " Il est mort, le religieux Gotarna. " Certaines divinités dirent ceci: " Il n'est pas mort, le religieux Gotama, mais il est en train de mourir ". D'autres divinités dirent ceci : "Il n'est ni mort ni en train de mourir, le religieux Gotama, mais il est Arahant, le religieux Gotama, son comportement est exactement celui d'un Arahant. "

 

" O Aggivessana, j'eus cette pensée " Il faut que je pratique un jeûne complet." Alors, en vérité, ô Aggivessana, les divinités, s'étant approchées de moi, me dirent ceci " Vraiment, O révérend, ne pratique pas un jeûne complet car, en vérité, ô révérend, si tu pratiques un jeûne complet, nous te ferons absorber de l'essence nutritive divine par les pores pileux, et, grâce à elle, tu resteras en vie. " O Aggivessana. j'eus cette pensée 't En vérité, Si je faisais connaître mon intention de m'abstenir complètement de nourriture, ces divinités me feraient absorber de l'essence nutritive divine par les pores pileux et, grâce à elle, je resterais cri vie ? Ceci me semble un mensonge." En vérité, ô Aggivessana, je rejetai la demande de ces divinités et je leur dis " Cela suffit ! ".

 

" O Aggivessana, j'eus cette pensée " Il faut que je prenne de la nourriture petit à petit, une poignée après l'autre, soit du potage de fèves, soit du potage de vesces, soit du potage de pois chiches, soit du potage de pois. En vérité, ô Aggivessana, je pris de la nourriture petit à petit ... soit du potage de pois. O Aggivessana, pendant que je prenais de la nourriture petit à petit ... soit du potage de pois, mort corps était devenu extrêmentt maigre. Tout à fait semblables, en vérité, à des jointures d'âsîlika ou à des jointures de kâla, ainsi mes membres et mes appendices étaient-ils devenus sous l'effet du jeûne. Tout à fait semblable, en vérité, à un pied de chameau, ainsi mon siège était-il devenu sous l'effet du jeûne. Tout à fait semblable à une ligne_de boules~ainsi était devenue mon épine dorsale, se courbant et se redressant, sous l'effet du jeûne. Tout à fait semblables aux poutres croulantes d'une vieille cabane, ainsi mes côtes, tombant en ruines, étaient-elles devenues sous l'effet du jeûne. Tout à fait semblables au cercle d'eau miroitant que l'on voit au fond d'un puits profond1 ainsi mes pupilles luisantes, enfoncées dans mes orbites, étaient-elles devenues sous l'effet du jeûne. Tout à fait semblable à l'écorce crue d'une courge amère, ratatinée et racornie sous l'action du vent et de la chaleur, ainsi la peau de ma tête, ratatinée et racornie, étaitt elle devenue sous l'effet du jeûne. En vérité, ô Aggivessana, je pensais " Je vais toucher la peau de mon ventre, dès que je saisissais mon épine dorsale, et " Je vais toucher mon épine dorsale " dès que je touchais la peau de mon ventre car, ô Aggivessana, j'en étais arrivé à ce que la peau de mon ventre adhère à mon épine dorsale sous l'effet du jeûne. En vérité, ô Aggivessana, je pensais "Je vais faire mes besoins " dès que je me penchais en avant sous l'effet du jeûne. En vérité, ô Aggivessana, pour soulager mon corps, je frottais mes membres avec la main, mais, ô Aggivessana, quand je frottais mes membres avec la main, des poils aux racines fétides tombaient de mon corps sous l'effet du jeûne.

 

O Aggivessana, des hommes, m'ayant vu dans cet état, dirent ceci: "Il est noir, le religieux Gotama." Certains hommes dirent ceci " Il n'est pas noir, le religieux Gotama, il est brun, le religieux Gotama." D'autres hommes dirent ceci " Il n'est pas noir, le religieux Gotama, il n'est pas brun non plus, il a la peau dorée, le religieux Gotama" , tant, ô Aggivessana, la couleur de ma peau, pourtant parfaitement pure, parfaitement propre, était altérée sous l'effet du jeûne.

 

" O Aggivessana, j'eus cette pensée : " En vérité, les religieux ou brahmanes des temps passés qui ont ressenti des sensations soudaines pénibles, intenses, aiguës, n'en ont pas ressenti de plus violentes ni même d'aussi intenses. En vérité, les religieux ou les brahmanes des temps futurs... les religieux ou les brahmanes d'aujourd'hui qui ressentent... ni même d'aussi intenses. De plus, en vérité, par Ces exercices ascétiques intenses, je n'atteins pas une excellence en la vision et la connaissance vraiment saintes qui soit supérieure à celle de la condition humaine. Existerait-il donc, en vérité, une autre voie de l'Eveil ? ". O Aggivessana, j'eus cette pensée " En outre, en vérité, je me souviens de ce qu'étant assis à l'ombre fraîche d'un jambosier, pendant le travail de mon père Sakka, m'étant séparé des désirs, m'étant séparé des choses mauvaises, ayant atteint la première méditation, pourvue de raisonnement et de réflexion, née de la séparation, faite de joie et de bonheur, j'y séjournai. Ce pourrait être, en vérité, la voie de l'Eveil." O Aggivessana, j'eus cette connaissance consécutive à la mémoire : " C'est bien la voie dc l'Eveil. " O Aggivessana, j'eus cette pensée " En vérité, pourquoi donc aurais-je peur de ce bonheur, de ce bonheur qui est justement séparé des désirs et des choses mauvaises? " O Aggivessana, j'eus cette pensée : " Non, vraiment, je n'ai pas peur de ce bonheur, de ce bonheur qui est justement_séparé des désirs et des choses mauvaises."

 

Bibliographie Introduction Vies antérieures du Bouddha    La vie du Bouddha:  jeunesse, l'Eveil, la fin et le parinirvâna

Le message du Bouddha Bouddhologie Le nirvâna Grand Véhicule et Petit Véhicule

Le tantrisme, Le Bardo Thödol (Livre des Morts tibétain) Le canon bouddhique La liturgie

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