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RAPPORT

 

à Monsieur le Président Albert HAMM au sujet du développement

des sciences des religions à l’Université des sciences humaines de Strasbourg

dans le cadre du prochain contrat d’établissement

 

Dans la société française actuelle, deux besoins s'expriment avec force dans le domaine relevant des sciences des religions: améliorer le niveau, devenu extrêmement bas, de la culture religieuse chez les Français, indépendamment de toute attache confessionnelle; fournir à l’islam de France, devenu le deuxième groupe religieux dans notre pays, les cadres intellectuels qui lui permettront d'acquérir, dans la fidélité à sa tradition, l’autonomie et la vigueur indispensables pour qu'il joue son rôle dans la vie du pays. Soucieux de permettre à l’Université des Sciences humaines de Strasbourg d'apporter sa contribution à ceux deux tâches. vous avez bien voulu confier à un ancien président de l’Université intéressé par ces questions la mission du vous faire des propositions susceptibles de s'intégrer au dossier que vous présenterez aux autorités ministérielles en vue de préparer le contrat d'établissement pour les années 1997-2000.1 Le présent rapport, élaboré en consultation avec plusieurs enseignants-chercheurs de l'Université2, s'efforce do suggérer dans les doux domaines ci-dessus mentionnés des mesures assez peu coûteuses, mais dont la mise en oeuvre constituerait une contribution importante a une solution à ces deux problèmes.

 

Dans un pays laïque, l’Université a-t-elle un rôle à jouer dans la lutte contre l’illettrisme religieux et dans la stabilisation intellectuelle d'une communauté musulmane composite et encore en pleine recherche d'elle-même? Depuis une dizaine d'années, l’inculture en matière religieuse parait si profonde et si générale que c'est au système scolaire que beaucoup demandent d'y remédier. L'Université, qui forme les enseignants et dont les étudiants actuels souffrent de ce même illettrisme, est de toute évidence en première ligne dans ce combat. Quant à l'élaboration d'une pensée musulmane adaptée a la situation française, elle n'est possible qu'en des lieux de connaissance, de méthode et de liberté armés pour résister aux pressions de l'intégrisme et de l’islamisme, mais aussi pour s'imposer par leur science. Ce qu'aucun séminaire financé et encadré par telle ou telle puissance musulmane, ou par tel ou tel mécène étranger ne pourrait faire, l’Université peut s'en charger si elle y est encouragée par les pouvoirs publics. Intellectuellement et institutionnellement, elle est à l'abri de toute pression.

Ce qui vient d'être dit des Universités françaises en général est particulièrement vrai de l'Université des sciences humaines de Strasbourg. Celle-ci dispose en effet, grâce à son passé unique en France, de ressources exceptionnelles en sciences des religions:

 

1. - Les richesses documentaires dont elle bénéficie n'ont pas d'équivalent en France, a l'exception peut-être de Paris. La Bibliothèque nationale et universitaire a des collections incomparables dans ce domaine. Ce n'est pas un hasard si le CADIST " sciences religieuses " a été localisé à Strasbourg pour l’ensemble du pays. On y ajoutera les riches bibliothèques de l’Institut d'histoire des religions et des deux Facultés de théologie, sans oublier les ressources des Départements d'études arabes et islamiques, études hébraïques et juives, d'études persanes, d'études turques, etc., ni celles d'un certain nombre de centres de recherche (Anthropologie, sociologie des religions, etc.).

 

2. - L'enseignement de l'histoire des religions est dispensé a l'USHS par deux professeurs a l'U.F.R. des sciences historiques, trois enseignants (dont deux professeurs) dans IHS Facultés de théologie, ainsi que par une forte proportion des enseignants des deux Facultés de théologie et par bon nombre d'autres enseignants en études arabes et islamiques, en études hébraïques et juives, on études turques et iraniennes, en ethnologie, en sociologie, etc. Une telle concentration d'enseignants en sciences des religions est absolument unique on France.

 

 

3. - L'U.S.H.S. entretient des relations étroites avec de nombreuses Universités étrangères où les sciences des religions occupent une place importante dans l'enseignement et la recherche: Bâle, Fribourg en Brisgau, Heideilberg, Tübingen, dans le voisinage immédiat; Amsterdam, Edinbourgh, Upsal. etc.., à plus longue distance. Les échanges que ces relations permettent enrichissent notablement le travail fait on sciences des religions par les Strasbourgeois.

Ces ressources exceptionnelles dont l'U.S.H.S. dispose dans le domaine des sciences des religions font d'elle un lieu privilégié pour tenter des expériences-pilotes en matière de culture religieuse et d'intégration d'une pensée musulmane a l'intérieur de la civilisation européenne - et plus particulièrement française. La négociation avec le ministère charge de l'enseignement supérieur d'un nouveau contrat d’établissement semble être l'occasion d'attirer l’attention des autorités nationales sur les possibilités incomparables offertes par Strasbourg dans ces deux domaines.

 

I. - ENSEIGNEMENT DE CULTURE RELIGIEUSE

C'est d'abord à des étudiants de DEUG dans les diverses disciplines relevant des sciences humaines qu'il faut songer. Totalement analphabètes en matière religieuse, ces étudiants éprouvent de réelles difficultés a comprendre les très nombreux documents ou abondent les références et les allusions aux idées, aux pratiques et aux coutumes religieuses. Plusieurs U.F.R., en particulier les deux Facultés de théologie, leur proposent déjà des unités de valeur libres et des cours publics portant sur des questions de culture religieuse et destinés au moins pour une part à des non-spécialistes. Ces offres mériteraient d'être accrues on nombre et mieux adaptées aux besoins des étudiants des diverses disciplines.

 

Lors de la négociation du nouveau contrat d'établissement, cet effort pourrait justifier une demande d'attribution d’une rallonge de crédits de cours complémentaires.

 

L'introduction progressive dans les programmes du second deqré d'un certain nombre de thèmes relevant du domaine des connaissances religieuses n'entraîne pas nécessairement la création d’un corps enseignant spécial. Les enseignants d’histoire, mais aussi de français, de langues étrangères et de philosophie devraient être chargés, chacun pour sa part, de traiter ces questions en fonction des programmes prévus. Cela suppose qu'ils acquièrent, en formation initiale ou en formation continue, un minimum de connaissances et de méthode leur permettant de se documenter d'une façon critique, puis d'exposer clairement aux élèves les données essentielles. L’éventuelle création d'un CAPES de sciences religieuses constituerait une autre solution, qui ne serait nullement incompatible avec le dit processus de formation.

 

Pour ce qui est de la formation continuée, particulièrement nécessaire durant les premières années d'application des nouveaux programmes, il serait souhaitable que les MAFPEN recourent dans toute la mesure du possible - des universitaires - et non a des ministres des cultes - pour concevoir les formations et en donner la plus grande partie. Il est a peine nécessaire de dire que l'Académie de Strasbourg serait à cet égard privilégiée, en raison des ressources très importantes de l'U.S.H.S., et pourrait donc organiser des sessions de formation ouvertes au personnel enseignant d'autres Académies.

 

En matière de formation initiale, I'U.S.H.S. devrait naturellement poursuivre et développer la contribution que ses Facultés de théologie apportent déjà a l'IUFM pour la formation des futurs maîtres dans le domaine de la connaissance des religions. Ce qui importerait plus encore serait la création d'un module intégrable dans tous les cursus de licence de l'établissement et qui constituerait une option offerte à des étudiants volontaires par les UFR qui le souhaiteraient. Ce module de 75 heures annuelles pourrait être consacré pendant sept semaines à la problématique générale et a la méthodologie des sciences des religions puis, pendant douze semaines, à la présentation des principaux systèmes religieux et enfin, pendant les dix dernières semaines, a un thème spécifique : plusieurs options seraient offertes aux étudiants durant cette dernière partie de l’année universitaire. On trouvera ci-après en annexe le projet détaillé d’un tel module. Sa mise en oeuvre demanderait l'attribution a l'U.S.H.S. de 75 a 100 heures de cours complémentaires.

 

II. - ISLAMOLOGIE

Il n'est pas question pour l'Université française de faire place en son sein a un institut pratique destiné à " former des imams " à l’intention des salles de prière et des mosquées qui se multiplient dans notre pays a mesure quo les musulmans immigrés prennent conscience du fait qu'ils sont destines a rester en France. Dans l'éparpillement actuel de l’islam de France, une telle entreprise risquerait de connaître l’échec. Par contre, l’immense respect du monde musulman pour les savants en matière religieuse et pour l'étude mérite d'être pris on considération. S'il existait des théologiens musulmans de niveau universitaire ayant reçu leur formation dans notre pays, ils jouiraient d'une autorité considérable au soin des communautés musulmanes de France et leur présence dans ce milieu contribuerait à la stabiliser, même s'ils n'accédaient pas à des fonctions d’imam, mais enseignaient dans des collèges et des lycées ou intervenaient dans les communautés comme juristes.

 

L'U.S.H.S. a une tradition, des ressources et un environnement qui font d'elle un lieu idéal pour tenter une telle entreprise, dont les risques sont faibles et les chances de réussite fortes. Elle pourrait donc présenter aux autorités ministérielles un projet dont les grandes lignes seraient les suivantes:

 

1) - Obtenir l'habilitation à délivrer un DEUG de théologie musulmane. Le DEUG de théologie existe et ne comporte pour le moment qu'une mention " théologie catholique " et une mention "théologie protestante ". Il a été conçu de manière à pouvoir comporter d'autres mentions pour d'autres religions. Un simple arrêté ministériel permettrait une extension à la théologie musulmane, avec un cursus spécifique comportant, comme le propose le projet présente ci-joint en annexe, non seulement des disciplines typiquement islamiques (Arabe, connaissance du Coran et de la Sunna, histoire de l’islam), mais aussi du français, une langue étrangère et de l'histoire des religions. L’enseignement en vue de ce DEUG devrait commencer dès la rentrée de l’année 1997-1998.

 

2) - il faudrait obtenir ensuite - le plus tôt possible et au plus tard durant l'année 1998-1999 - la création d'une licence et d'une maîtrise en théologie musulmane comportant chacune un module " Islam et société contemporaine " faisant une large place aux sciences humaines et aux débats éthiques d’aujourd’hui, comme le propose le projet joint en annexe. Un mémoire de maîtrise devrait être prévu.

 

3) - Pour permettre la mise en place du DEUG, puis celle de la licence et de la maîtrise, il faudrait demander la création de deux ou trois postes d'enseignants, spécialises en arabe et en islamologie. Sans ces créations et malgré la contribution qu'apporteraient les enseignants déjà affectés à l'U.S.H.S., le projet serait difficilement réalisable.

 

4) - L'enseignement des disciplines pr0vues pour le DEUG, puis pour la licence et la maîtrise, nécessiterait l'intervention de professeurs français et étrangers compétents en islamologie à raison d’une dizaine d’heures par semaine. Des crédits correspondants à ces besoins devraient donc être obtenus, à la fois en cours complémentaires et en frais de mission suffisants pour permettre l'invitation d'universitaires venus de pays musulmans.

 

 

5) - Le cadre institutionnel dans lequel se déroulerait l'enseignement de la théologie musulmane n'a pas besoin d'être défini à l'avance. On peut parfaitement imaginer qu'un département rattaché à une U.F.R. existante3 soit chargé do cette tache. Toutefois, si le nombre d'étudiants et d'enseignants devait s'accroître. il serait souhaitable de s'orienter au bout de quelques années vers une solution plus nouvelle, comme la création d’une U.F.R. ou même, si les autorités nationales y consentaient, vers celle d’un Institut régi par l’article 33 de la loi d'orientation de l'enseignement supérieur, comme le sont déjà les deux facultés de théologie existantes.

 

 

6) - Si les effectifs d'étudiants ayant achevé leur maîtrise étaient suffisants, il serait logique que l'U.S.H.S. demande dans un certain nombre d'années une habilitation pour un D.E.A. en théologie musulmane afin de permettre la préparation de thèses de doctorat dans cette discipline par les meilleurs des étudiants de cette filière.

 

Une inconnue subsiste. Combien d'étudiants s'inscriraient-ils pour un module de licence en science des religions et, par ailleurs, pour un DEUG de théologie musulmane ? Il ne fait guère do doute que les candidats seraient nombreux, en provenance de la plupart des filières représentées à l'U.S.H.S., pour le module, tant l'intérêt pour les sciences des religions est dès aujourd’hui répandu parmi les étudiants. Pour ce qui est du DEUG, le nombre croissant de jeunes musulmans acquérant le baccalauréat français permet de penser qu'il y aurait des candidats des l'ouverture de la filière. Il est en outre probable que la filière attirerait des étudiants venus d'autres pays européens. Même si le démarrage est un peu lent, il est donc presque certain que l’effectif s'accroîtrait rapidement.

 

L'U.S.H.S. peut jouer un rôle important dans la recherche d'une solution aux deux problèmes nationaux évoqués au début du présent rapport. Le coût des propositions faites ci-dessus serait très faible, compte tenu des enjeux: création de deux ou trois postes d'enseignants; 400 à 500 heures de cours complémentaires; une cinquantaine de milliers de francs de crédits de mission pour permettre la participation à l'enseignement de professeurs venus de pays musulmans.

 

L'auteur du présent rapport recommande donc sans hésiter au Président de l'U.S.H.S. de présenter ces deux groupes de propositions aux autorités ministérielles lors de la négociation du nouveau contrat d'établissement pour 1997-2000.

 

 

Novembre 1996 Etienne TROCME,

Ancien Président de l'U.S.H.S.

Professeur émérite à l'U.H.S.

 

 

Annexe I

 

 

 

PROJET POUR UN MODULE DE SCIENCES RELIGIEUSES

 

 

USHS

 

 

 

Ce module

- serait accessible a tous les étudiants de l'USHS;

- se situerait au niveau Licence;

- figurerait donc, dans toutes les UFR de l'USHS qui y consentiraient, parmi les modules offerts à ce niveau aux étudiants, à titre optionnel.

 

Nombre d'heures :

3 heures annuelles (soit 75 heures)

(pour pouvoir être intégré dans les cursus normaux de Licence).

 

Répartition et contenu des enseignements :

Problématique générale ut méthodologie des sciences religieuses: on pourrait consacrer à ce thème 7 semaines, soit 21 heures de cours.

 

Présentation, essentiellement sous un angle historique, des systèmes religieux: on pourrait lui consacrer 12 semaines, soit 36 heures de cours. Divers types de répartition pourraient être envisages, par exemple: 25 heures pour judaïsme, christianisme, islam, bouddhisme, hindouisme, les 11 heures restantes pouvant être consacrées a un " couple " variant selon les années: préhistoire et Egypte, Proche Orient et Iran anciens, Grèce et Rome, religions amérindiennes et africaines, australiennes ...

 

Présentation d’un problème ou d’un thème spécifique (du type: le pèlerinage, la représentation du divin, le " personnel religieux "...), qui pourrait être abordé sous des angles divers, ou bien faire intervenir une discipline particulière (histoire, théologie, philosophie, sociologie, critique des textes, iconologie ...): on pourrait lui consacrer 6 semaines, soit 18 heures de cours.

 

Les deux premiers éléments devraient, à notre avis, être obligatoirement suivis par tous les étudiants inscrits dans ce module; pour le troisième, plusieurs options pourraient être proposées et rester au choix de l'étudiant, en fonction de ses intérêts et de sa formation.

 

 

Justificatif :

1. ¨ Le premier élément nous semble essentiel. Il faut que les futurs enseignants soient rendus attentifs aux problèmes spécifiques que soulève l'étude des religions, qu'ils soient introduits aux diverses voies d’approche possible des phénomènes religieux (comparatiste, sociologique, phénoménologique, psychanalytique...), à des " grandes figures " passées ou présentes comme Frazer, Dirikheim et Mauss, M. Weber, Dumézil, Eliade, Lévi-Strauss...

 

2. - Le deuxième élément peut poser des problèmes, essentiellement de temps. Il nous parait cependant possible, même en un laps de temps réduit, de parler du judaïsme ou du christianisme (et d’ailleurs de toute autre religion), c'est à dire d’indiquer une problématique générale, de donner les informations essentielles sur l’origine, l’organisation, le message ... du système envisagé. L'étudiant pourra trouver une étude beaucoup plus approfondie du " champ " religieux qui l’intéresse dans la troisième partie du cours (cela suppose que, dans cette troisième partie, un éventail assez large de sujets soit propose a son choix).

 

Il nous paraît nécessaire que les " grandes " religions (même si nous n'aimons pas ce terme) soient présentées chaque année. En revanche, pour les religions antiques ou les religions plus " marginales ", il pourrait y avoir une alternance.

 

3. - La troisième composante, portant sur des questions relativement limitées, permettrait de faire intervenir des techniques spécifiques d'approche des phénomènes religieux : cela pourrait aller de l'exégèse de textes bibliques (ou coraniques, ou védiques...) à la présentation et au commentaire d’enquêtes sur les sectes, en passant par l'étude du décor des temples égyptiens, l'analyse d’images religieuses médiévales, la lecture critique des sermons d'un évêque anglais ou français du XVIIe siècle... Cela nous semble être une approche nécessaire pour équilibrer la présentation générale et globale qui aura été effectuée précédemment.

 

Validation :

- elle pourra se calquer sur les pratiques existantes, par exemple une note de CC, une note d'examen terminal (une note d'écrit, une note d'oral);

- les deux premières composantes du module feraient seules l’objet de la validation, avec CC dans l'une et examen terminal dans l'autre.

 

 

 

Personnel enseignant :

 

- les professeurs d'Histoire des religions de l'USHS (F. Blanchetière, F. Boespflug, F. Dunand, M. Philonenko, R. Stehly), qui assureraient en particulier la première composante;

 

- les enseignants de l'USHS travaillant sur les institutions, les pratiques, les textes, l’iconographie etc... touchant au domaine religieux: des théologiens (J.G. Heintz, P. Maraval, J.P. Bastian; R. Kuntzmann, M. Canevet, R.Heyer...), des sociologues (F. Raphael, G. Herberich), des philosophes (F. Guibal), des ethnologues (P. Emy), des spécialistes de sciences de l'éducation (M.Sachot), des littéraires (F.X.Cuche, L. Pernot), des linguistes (B. Oguibenine, R. Carrasco, Cl. Lacassagne), des historiens (C.Maurer, J.M. Salamito, J.M. Spieser), des historiens de l’art (Chr.Heck, R. Recht, E. Michaud).

 

La liste est longue; il ne sera pas difficile de trouver les enseignants qui, éventuellement à tour de rôle, pourraient participer a cette entreprise.

 

Si, ce qui est souhaitable, un nombre relativement important d'enseignants de l'USHS est amené à intervenir dans ce module, il serait probablement utile que soit confiée aux professeurs d'histoire des religions de l'Université la charge d'élaborer un programme (renouvelable périodiquement) qu11s proposeraient à leurs collègues, ceux-ci étant évidemment invités à proposer des sujets, en particulier pour la troisième composante du cours.

 

 

 

ANNEXE II

 

 

 

PROJET DE CURSUS DE THEOLOGIE MUSULMANE

 

 

 

I. - PREMIER CYCLE:

 

DEUG de théologie musulmane: 1ère année

 

a) Module de langages fondamentaux :

- méthodologie: Initiation à la diversité des approches de l'islam (historique, philologique,

sociologique, anthropologique, herméneutique...)

- amélioration de la capacité de rédiger des textes en français

- langue arabe intensive (5 ou 6 heures par semaine) avec un stage intensif d'arabe en début

d'année

- autre langue vivante de grande aire d'extension (allemand, anglais, espagnol..)

 

b) acquisition d'une connaissance de base des sources scripturaires de l'islam: Coran, Sunna

 

c) histoire générale et philosophie des religions : connaissance du judaïsme et du christianisme

(avec initiation optionnelle soit a l’hébreu, soit au syriaque, soit au grec, soit au latin).

 

 

DEUG de théologie musulmane: 2ème année

 

arabe intensif, français, autre langue vivante

approfondissement en Coran et Sunna

acquisition d'une connaissance générale de l'évolution historique de l'islam:

histoire générale de l'islam

histoire de la sharî’a,

histoire du fiqh

d) poursuite de l’étude de l'histoire des religions (phénoménologie, bouddhisme, hindou)

II. DEUXIEME CYCLE :

 

Licence de théologie musulmane

 

arabe intensif

approfondissement Coran et Sunna

poursuite de l'étude do l'histoire de l'islam (madâhib, soufisme, kalâm),

systématique: usul al-fiqh

module islam et société contemporaine: pensée musulmane contemporaine, sciences humaines (psychologie, sociologie religieuse, sciences de la communication, pédagogie)

 

 

Maîtrise de théologie musulmane

 

langue arabe intensive

approfondissement Coran et Sunna

islam et société contemporaine (suite): débats contemporains, éthique ...

rédaction d'un mémoire de maîtrise (une centaine de pages)

Hindouisme  Judaïsme Bouddhisme Christianisme Islam Histoire des Religions Sinica

Francité