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                         Biographie du Bouddha (suite)

(Renou § 2193)

Le premier converti est Âjñâta Kaundinya, considéré comme un saint (arhant). Les jours suivants, le reste du groupe des cinq (Vâshpa, Bhadrika, Mahânâman et Açvajit) se convertit. Ils sont aussi considérés comme arhant. Dès lors, la communauté des moines bouddhiques (sangha) est fondée, et est alors composée entièrement d'hommes qui avaient depuis longtemps quitté le monde pour vivre en religieux à la recherche de la libération.

La première conversion à la fois à la vie religieuse et à la doctrine du Bouddha est celle, survenue peu après, d'un fils de banquier de Bénarès, Yaças ou Yaçoda. Il est le premier à avoir prononcé, pour devenir moine, la formule complète de prise de refuge ndans le Bouddha, la Loi et la Communauté:

Namo Buddhâya

Namo Dharmâya

Namo Sanghâya

(" Je cherche refuge auprès du Bouddha,

Je cherche refuge dans le Dharma (la loi bouddhique)

Je cherche refuge dans la Communauté ")

La mère et la femme de Yaças demandent à être admises comme zélatrices laïques (upâsikâ). Quatre autres fils de bonne famille, Pûrnajit, Vimala, Gavâmpati et Subâhi rejoignent à leur tour la communauté, puis cinquante autres moines encore. Dès lors la Communauté se compose de 60 moines.

Le Bouddha passe la saison des pluies (à partir de juin, à 35 ans, en - 523) dans une forêt près de Bénarès, le Rishipatana. A la fin de la mousson, le Bouddha conseille à ses moines de partit individuellement en tournée dans le pays, puis il retourne à Uruvilvâ. Il convertit en route 30 jeunes gens victimes d'un vol commis par une prostituée lors d'une orgie. On les appelle Bhadravargîya ("ceux de l'heureux groupe)", comme les cinq premiers disciples.

Puis le Bouddha convertit le roi du Magadha, Bimbisâra (décembre-janvier -523-522). Puis c'est la conversion de deux disciples éminents de l'un des six grands maîtres religieux de l'époque (Sañjaya ou Sañjayin), Çariputra et Maudgalyâyana.

 

Visite au pays natal (à 37 ans, en - 521)

La renommée acquise par le Bouddha a dès lors atteint Kapilavastu et le père du Bouddha Çuddhodana l'invite au pays. Après plusieurs tentatives infructueuses, Çuddhodana arrive à convaincre son fils. Celui arrive avec un important groupe de moines mendiants. Le Bouddha lui-même va d'ailleurs mendier sa nourriture, au grand dam de son père, dans la capitale même.

Rahula, le fils du Bouddha, qui a presque 7 ans à l'époque réclame à son père son héritage, à l'instigation de sa mère (ce qui était normal, puisque le Bouddha avait quitté le monde). Mais celui-ci fait mine de comprendre qu'il s'agit de son héritage spirituel et le fera ordonner novice. Rahula deviendra moine à l'âge de 20 ans.

Puis de retour à Râjagriha, il reçoit la visite d'un richissime marchand Sudatta de Çrâvasti, capitale du Kosala, qui fait don à la Communauté d'une grande forêt, le Jetavatana.

 

Visites à Vaiçâlî et à Kapilavastu

Pendant la 3ème saison des pluies après l'Eveil (en -521, à 37 ans), une épidémie de peste se déclare à Vaiçâlî. Le Bouddha s'y rend immédiatement. Les démons qui étaient à l'origine de la peste s'enfuient à l'arrivée du Bouddha et l'épidémie cesse donc.

 

La première nonne bouddhique

Un an ou deux ans plus tard, Ç uddhodana tombe gravement malade. Le Bouddha se rend auprès de lui à Kapilavastu et achève de l'amener à la sainteté. C'est alors que l'une des co-épouses du père du Bouddha, Mahâprajâpatî Gautamî, devenue livre par son veuvage, demande l'autorisation à son beau-fils et neveu de l'admettre à l'état monastique. Mais le Bouddha refuse d'abord, parce qu'il n'était pas courant à l'époque que des femmes deviennent des renonçantes. La reine transgresse l'interdiction se son neveu, fait tondre sa chevelure et revêt les habits monastiques. Ânanda (le disciple favori) plaide sa cause auprès du Bouddha et le Bouddha se laisse fléchir. Cela se passait vers - 519.

L'ascension au ciel d'Indra

Selon les textes traditionnels, le Bouddha, alors qu'il était âgé de 39 ans (vers - 519), passe les trois mois de la saison des pluies dans le ciel d'Indra, où il prêche à sa mère défunte la doctrine bouddhique. Il revient sur terre le jour le la pleine lune du mois d'Âçvina (septembre-octobre). Pour le bouddhisme tibétain, les tantras sont la transcription de cette prédication du Bouddha durant son séjour au ciel d'Indra.

Voir aussi: typologie de l'ascension  Ascension de Mohammed

Pérégrinations et retraites (de 44 ans à 71 ans)

Nos sources divergent de façon notable sur l'emploi du temps du Bouddha au milieu de sa vie. Ce qui est acquis, c'est qu'il passait la saison des pluies (juin-septembre) dans les jardins de plaisance (vihâra) qui avaient été mis à la disposition de la Communauté par de riches convertis. Puis il reprenait ses voyages missionnaires durant la saison sèche.

Vers - 509 (le Bouddha est alors âgé de 49 ans), Râhula reçoit de son père l'ordination plénière. Vers - 503 (âge: 55 ans), Ânanda devient "disciple servant" du Bouddha..

 

Le conflit avec Devadatta, tentative d'assassinat et le schisme

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Devadatta, cousin du Bouddha, demande au Bouddha, alors âgé de 72 ans (vers - 486 ) lui abandonner la direction de la Communauté, en raison de son grand âge. Mais le Bouddha refuse tout net. Il tente alors de le faire assassiner par des tueurs à gage, sans succès. Puis le Bouddha échappe miraculeusement à plusieurs attentats: un rocher qui risquait de l'écraser ne lui laisse qu'une blessure légère au pied, un éléphant furieux fuit au lieu de le piétiner, subjugué par la maitrî (rayonnement bienveillant) du Maître. Alors se produit le premier schisme du bouddhisme, Devadatta quitte la communauté naissante, entraînant avec lui 500 moines. Il professait un rigorisme ascétique qui répugnait au Bouddha.

 

Fin de vie

A 79 ans (vers - 479), le Bouddha sentant sa fin prochaine,profite de toutes les occasions pour multiplier les enseignements essentiels de la Doctrine (selon le Mahâ-parinibbâna-sutta). Lors de la saison des pluies de - 478 (âge du B.: 80 ans), il s'installe à Venûgrâma ("forêt de bambou", localisation exacte inconnue, peut-être près de Râjagriha).

A cette époque meurent ses deux grands disciples, Ç âriputra et Maudgalyâyana. Pendant son séjour au Venûgrâma, le Bouddha est pris deun violent accès de fièvre et il est près de mourir, mais il se remet de sa maladie. Ânanda lui demande alors de donner ses dernières instructions à la Communauté. Le Bouddha entend qu'il n'a jamais entendu régenter celle-ci, et qu'il a prêché intégralement la Loi (le dharma) et que chacun devrait trouver désormais son seul recours en elle

Le rejet de la vie

Après être retourner quêter sa nourriture à Vaiçâlî, le Bouddha se repose au sanctuaire de Câpâla (câpâlacaitya). Selon les sources traditionelles, par trois fois, il vante à Ânanda le charme de ce lieu et de beaucoup d'autres où il a vécu et il ajoute que, si l'on en priait, le Tathâgata (= le Bouddha) pourrait prolonger sa vie jusqu'à la fin de la période cosmique. Mais Ânanda manque par trois fois de l'en prier et le maître lui demande de le laisser seul. Il rejette alors ses "structures vitales" (âyuhsamskâra) et aussitôt la terre tremble. Ânanda s'enquiert de ce phénomène soudain et demande enfin au Bouddha de survivre. Mais le Bouddha choisit la Totale Extinction (parinirvâna) dans trois mois. Sur son ordre, Ânanda réunit les moines qui se trouvaient près de Vaiçâlî pour entendre une dernière exhortation.

Le Bouddha et Ânanda se rendent alors à Pâpâ avec un groupe de moines. Là, ils sont invités par le forgeron Cunda à un repas composé selon le Mahâparinibbânasutta de viande de porc et selon d'autres de champignons. Il s'ensuit une diarrhée sanglante. Le Bouddha se remet cependant en route pour se rendre à Kuçinagara. Mais il doit s'arrêter à mi-chemin, épuisé. Un peu plus loin, le Bouddha peut se rafraîchir en prenant un bain dans la rivière Kakutsthâ. Puis il reprend sa marche pénible, entrecoupée d'arrêts. Il arrive enfin à Kuçinagara, près d'un bosquet d'arbres çâla, actuellement Kasia à 56 km à l'est de Gorakhpur (au nord de Bénarès).

Le Parinirvâna (à 80 ans, vers - 478, en novembre)

Le Bouddha se fait installer par Ânanda entre deux arbres çâla jumeaux. Il s'étend, pleinement conscient, face à l'ouest (soleil couchant !), tête au nord, sur le côté droit, la jambe gauche allongée sur la droite (cf. photos ci-dessous). Le Bouddha fait rassembler ses disciples pour leur demander s'ils n'ont plus d'incertitudes touchant à la Loi et à la Discipline. Ses dernières paroles furent: "ô moines, travaillez à votre propre libération !". Par cette belle parole, le Bouddha renvoyait les disciples à eux-mêmes.

 

Deux photos ci-dessus: le Bouddha couché dans la position du Parinirvâna

Texte de l'entrée du Bouddha dans le Parinirvâna.

 

Selon les textes traditionnels, le terre tremble au moment de la mort du Bouddha. Etant fils de roi, il reçoit les funérailles d'un roi. On joue de la musique et on danse pendant sept jours devant le corps immergé dans une auge à huile. Puis on monte le bûcher pour la crémation du corps. Le bûcher refuse tout d'abord de d'allumer, puis s'alluma miraculeusement tout seul, et s'éteignit tout seul.

On se disputa les ossements restants, qui furent diviser en huit lots, pour apaiser les querelles. Le brahmane Dhûmrasagotra reçut l'urne funéraire.

Le Bouddha est mort sans avoir pris de dispositions spéciales pour l'administration de sa Communauté, après sa disparition, se bornant à rappeler l'essentiel de sa doctrine et à donner cette doctrine même pour maître. Il ne pouvait pas avoir de successeur et il n'en eut pas.

Bibliographie Introduction Vies antérieures du Bouddha    La vie du Bouddha:  jeunesse, l'Eveil, la fin et le parinirvâna

Le message du Bouddha Bouddhologie Le nirvâna Grand Véhicule et Petit Véhicule

Le tantrisme, Le Bardo Thödol (Livre des Morts tibétain) Le canon bouddhique La liturgie

Hindouisme  Judaïsme Christianisme Islam Histoire des Religions Sinica Contact

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