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Le yoga de Patañjali                  

 

© Ralph Stehly, Professeur d’histoire des religions, Université Marc Bloch, Strasbourg

 

Pour plus de détails sur le yoga, voir ici

Le Yoga classique, celui de Patañjali, commence là où finit le sâmkhya. Patañjali s'approprie presque entièrement la philosophie sâmkhya à deux notions près, et il ne pense pas que la connaissance métaphysique puisse à elle seule conduire à la libération suprême.

La libération doit, pour ainsi dire, être conquise de haute lutte, au moyen d'une technique ascétique et d'une méthode de méditation: le yogadarçana. Le but de cette lute yoguique est de supprimer la conscience normale au profit d'une conscience qualitativement autre, laquelle seule pourra comprendre exhaustivement dans toutes ses implications cette vérité de la distinction entre le purusha et la prakriti. Or, la suppression de la conscience ordinaire n'est pas pour le yoga si facile à obtenir. Outre le savoir (darçana), elle implique aussi une pratique (abhyâsa) et une ascèse (tapas).

Différences entre le sâmkhya et le yoga

Les darçana-s du sâmkhya et du yoga se ressemblent à tel point que la plupart des affirmations de l'un sont aussi valables pour l'autre. Mais il y a deux différences essentielles:

  1. le sâmkhya est athée (nirîçvara); il ne croit pas en l'existence d'un Seigneur suprême, mais ne nie cependant pas l'existence d'une pluralité de dieux, qui représentent d'autres modalités d'incarnation (karma-deva). Le yoga est théiste (seçvara). Il postule l'existence d'un Dieu suprême auquel Patañjali donne le nom générique d'Îçvara (=Seigneur). Il est vrai que ce Dieu est une figure pâle et floue. Il ne s'agit nullement d'un dieu créateur, mais l'îçvara du yoga est tout simplement un purusha éternellement libre, qui n'a jamais été asservi à la prakriti, et qui ne s'est jamais incarné, et qui peut être l'objet de la méditation yoguique.
  2. Alors que selon le sâmkhya la voie du salut est essentiellement celle de la connaissance, le yoga accorde une importance considérable aux techniques de méditation.

 

Sur Patañjali, on sait très peut de choses, sinon qu'il a composé les fameux yogasûtra-s,( abr. YS) qui codifient le yoga classique: le râjayoga.Datation: entre le - 2ème s. et le + 5ème s.

Définition du yoga par Patañjali:

" yogaç citta-vritti-nirodhah" (YS 1.2)

"Le yoga est l'arrêt du tourbillon de la conscience".

Pour pouvoir arrêter ce tourbillon des états de conscience, il faut d'abord en prendre conscience expérimentalement.

Ces états de conscience sont en nombre illimité (un peu comme les gunas), mais on peut les classer en trois catégories, correspondant respectivement à trois possibilités d'expériences:

  1. les erreurs et les illusions: rêves, hallucinations, erreurs de perception, confusions
  2. la totalité des expériences psychologiques ordinaires quotidiennes: tout ce que l'on sent, pense, tout ce qui traverse l'esprit de l'homme ordinaire, de celui qui ne pratique pas le yoga
  3. Hors concours: les expériences méta-psychologiques induites par les techniques yoguiques et accessibles aux seuls initiés.

Il s'agit, dans le yoga, de prendre d'abord conscience de ces états mentaux qui nous agitent perpétuellement, les connaître expérimentalement par la pratique du yoga, pas à pas grâce à une longue série d'exercices qui demandent à être réalisés successivement sans hâte, sans impatience

Ainsi on commence à travailler et à manier ces citta-vritti qui constituent le fleuve psychomental.

Ce travail est un travail de très longue haleine, au cours duquel on rencontre des obstacles considérables. Car, même si on parvient à anéantir le tourbillon actuel, d'autres viendront, sans tarder, les remplacer. Ces tourbillons proviennent d'immenses réservoirs qui se trouvent dans notre subconcient (vâsanâ).

Les vâsanâ

Ce sont des forces subconscientes, subliminales, qui constituent d'énormes obstacles sur la voie de la libération, pour deux raisons:

  1. Ces sont les vâsanâ qui alimentent sans cesse le flux psycho-mental, la série infinie des citta-vritti .En d'autres termes, la vie n'est qu'une décharge continuelle de vâsanâ. L'existence humaine n'est qu'une actualisation ininterrompue des forces subconscientes au moyen des expériences conscientes.
  2. Ces forces, précisément parce qu'elles sont subliminales, présentent un caractère insaisissable et incontrôlable.

Ce n'est que par le yoga que ces forces subconscientes peuvent être connues, contrôlées, maîtrisées, et donc brûlées et anéanties. A partir du moment où elles sont connues, elles sont brûlées

 

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