Cours du 28 novembre 2011

1ère heure: Souffrance, confession des péchés, expiation, exorcisme

 

Pour la mythologie universelle, la souffrance et la mort sont des tard venus. Partout, dans les mythes, quelles que soient les cultures, les commencements sont décrits comme parfaits. Au début des temps, il n'y avait nulle guerre, nul besoin de travailler, nuls maux, la souffrance et la mort n'existaient pas, hommes et animaux vivaient en paix et les dieux habitaient parmi les hommes. On restait éternellement jeune, ou comme le dit un mythe africain; quand on devenait vieux, on changeait tout simplement de peau et on retrouvait ainsi sa jeunesse. Puis, à la suite d'un événement énigmatique et incompréhensible dans sa structure profonde, et dont le récit de Genèse 3 est un excellent représentant (nullement isolé d'ailleurs), la mort est intervenue, la souffrance est apparue et la communion avec les dieux ou avec Dieu est devenue aléatoire. L'échelle ou la corde qui reliait Dieu aux hommes a été coupée. Avec la rupture de ce cordon ombilical, un nouveau monde commençait, le nôtre, où l'homme est seul avec lui-même, seul en face de ses angoisses et de la plus terrible de toutes: celle de la mort.

A la différence de l'homme moderne, pour l'homme des civilisations anciennes, la souffrance, quelle qu'elle fût et quelle qu'en fût la cause apparente, avait un sens. Aucune civilisation ancienne n'a jamais considérée la souffrance comme dénuée de signification. Dans ce domaine le christianisme, qui est fils de l'Antiquité, est allé encore plus loin, en affirmant les qualités salvatrices de la souffrance

Les malheurs ont toujours une cause. Les souffrances ne sont jamais arbitraires. L'homme des civilisations anciennes qui voit son champ dévoré par la sécheresse, son bétail décimé par la maladie, son enfant souffrant, lui-même pris de fièvre, sait que toutes  ces conjonctures ne sont pas  au hasard, mais à certaines influences magiques ou démoniaques contre lesquelles le sorcier ou le prêtre disposent d'armes efficaces.

Tout mal est réputé avoir une cause. Il parviendra soit de l'action magique d'un ennemi, d'une infraction à un tabou, de la colère d'un dieu, ou, lorsque toute ses hypothèses se sont révélées caduques, de la volonté ou du courroux de l'Être suprême. Une fois l'origine de la souffrance identifiée, celle-ci devient intelligible et par conséquent supportable. Ce sera la tâche du sorcier ou du prêtre d'en découvrir la cause, et de l'intégrer dans un système explicatif logique, première étape de la guérison.

Le mythe d'Ishtar et de Tammouz

(Sur le mythe en général, cliquer ici )

Dans l'aire méditerranéo-mésopotamienne on a mis très tôt les souffrances de l'homme en rapport avec celles d'un dieu. C'était leur donner un archétype, les faire accéder à la normalité. Le mythe le plus célèbre de cette catégorie est le mythe de la souffrance, de la mort et de la résurrection de Tammouz.

Ishtar, déesse de l'amour et de guerre (c-à-d qui régit la vie et la mort) épouse le berger Tammouz qui devint ainsi le souverain de la cité. Un jour, Ishtar décide de descendre aux Enfers (séjour des morts) pour supplanter sa soeur aînée, c-à-d pour abolir la mort. Elle réussit à pénétrer dans le palais de sa soeur, mais doit se dépouiller de tous ses vêtements, c-à-d abandonner tout son pouvoir. Sa soeur la fixe alors du regard de la mort et son corps devient inerte. Des messagers venus du monde d'en-haut parviennent à la rejoindre, mais les sept juges de l'enfer la retiennent en disant: " Qui donc, descendu aux enfers, est jamais remonté de l'enfer sans dommage ? Si Ishtar veut remonter des enfers, qu'elle fournisse un remplaçant ! ". Le remplaçant sera son mari Tammouz. Devant les lamentations de Tammouz, la souveraine des enfers décide qu'il ne restera qu'une moitié de l'année dans le monde des morts et que sa soeur le remplacera pour l'autre moitié.

Comment interpréter ce mythe ? Il raconte l'échec de la déesse de l'amour et de la fertilité pour conquérir le royaume de sa soeur, c-à-d pour abolir la mort. Les hommes doivent accepter comme le dieu Tammouz l'alternance vie/mort. La vie et la mort sont deux faces d'une même réalité, la vie et la mort formant un tout indivisible. Mais ce drame rappelait aussi à l'homme que la souffrance n'est jamais définitive, que le mort est toujours suivie de résurrection, que toute défaite est annulée et dépassée par la victoire finale.

Le christianisme historicisera ce schéma en l'appliquant à un personnage historique Jésus de Nazareth et en le transformant en schéma linéaire. Jésus de Nazareth est ressuscité une fois pour toutes et à un moment précis de l'histoire de l'humanité, sous Ponce Pilate, comme le dit le credo.

Les rites destinés à éliminer le mal

1. La confession des péchés (en cas de transgression d'un tabou moral surtout sexuel)

Le mal qui a frappé l'homme est considéré très souvent comme le résultat d'une punition divine pour une faute morale. Ce mal restera en l'homme tant que la faute n'aura pas été confessée, exprimée verbalement devant le sorcier ou le prêtre. La confession est la première étape de l'expulsion du mal. C'est pourquoi dans les société archaïques elle est constamment associée à des pratiques éliminatoires qui visualisent et concrétisent l'expulsion du péché: ablutions, combustion symbolique du péché, vomissements, saignées. La confession orale concourt à cette élimination dans la mesure où grâce à elle le péché est "exprimé", au sens étymologique du terme, c-à-d expulsé. C'est là une forme élémentaire de délivrance.

Ces pratiques accompagnatrices disparaissent dans les religions récentes. La confession n'y est plus accompagnée par la contrition, le remords, le repentir intérieur. Mais la confession est et reste toujours délivrance, soit qu'il s'agisse de délivrer l'homme de douleurs physiques dont le péché est la cause, ou bien de l'angoisse intérieure et obscure qui lui fait détester le péché par lui-même.

Voir aussi: Mircea Eliade: Des secrets

2. L'expiation (en cas d'infraction cultuelle ou de transgression collective)

L'expiation a pour but de restaurer la relation entre dieux et l'hommes, telle que celle-ci existait avant que ne fût commise de la part de l'homme une faute consciente ou inconsciente. La plupart du temps, il s'agit de détourner par des moyens magiques la colère des dieux. Il s'agit de rétablir une pax deorum en provoquant un changement d'humeur des dieux.

Ce qui motive très souvent une expiation, c'est la négligence d'obligations cultuelles, ou la transgression active de prescriptions sacrées.

A Rome, la profanation d'un bois sacré exigeait un sacrifice expiatoire d'un type spécial, le piaculum, en vue de propitier la colère des dieux. Dans le rituel védique, chaque erreur devait être compensée par un sacrifice expiatoire.

Les sacrifices au moment de la construction d'un nouveau bâtiment sont également des sacrifices expiatoires dans la mesure où la construction nouvelle risque de léser les droits du numen (génie) du lieu.

De même, les phénomènes naturels extraordinaires peuvent être l'occasion de rites expiatoires. La tribu des Semang, en Malaisie, accomplit, au moment des orages, des rites de mortification (flagellations) pour expier leurs péchés. De même, encore, des maladies exigent pour leur guérison des rites expiatoires: l'armée grecque devant Troie jette ses péchés dans la mer après l'apparition de la peste (Iliade I.313ss).

D'une manière générale, l'apparition d'une catastrophe appelle des rites expiatoires. Il y a même dans certaines religions des expiations périodiques, par ex., en Babylonie. Le Yom Kippour est dans le judaïsme le jour des expiations par excellence.

Variété des rites expiatoires: purifications, sacrifices sanglants (humains ou animaux), don d'argent, exercices ascétiques, prières, cantiques de purification (katharmoi).

Intercession:  l'acte expiatoire est souvent réalisé par une personne en faveur de toute une communauté. Dans le parsisme, c'est le prêtre qui expie les péchés de toute la communauté en buvant du haoma (c'est le soma védique). Lors de la fête du Nouvel an en Babylonie, c'est le roi qui porte les péchés de tout le pays et reçoit en représentation de son peuple l'absolution de la part du grand-prêtre.

Un animal  peut aussi accomplir l'expiation , en prenant sur lui les péchés de toute la communauté. Il est alors expulsé et tué. C'est le rite du bouc émissaire. des hommes aussi peuvent prendre sur eux les péchés de toute une communauté. Les Grecs appelaient (pharmakoi, "médicaments") des criminels que l'on brûlait sur un bûcher d'arbres sans fruits. On jetait leurs cendres dans la mer.

3. L'exorcisme (voir aussi ici)

C'est l'expulsion des démons en cas de possession démoniaque. C'est une technique de suppression de la souffrance, car dans beaucoup de sociétés anciennes ou archaïques, on considère que les malheurs, les maladies peuvent être l'expression d'une possession démoniaque. L'exorcisme consiste alors à expulser le démon par un rituel qui comprend en général deux éléments:

a) une formule, souvent une malédiction, où l'on nomme le démon et où on le somme de sortir du corps du possédé. Cette formule agit par sa seule prononciation.

b) Un geste symbolique qui agit par son seul accomplissement. En Babylonie, dans le cas d'un mal de tête rebelle, on plaçait un pain près de la tête et de l'eau de pluie aux pieds. Quand le prêtre proférait la malédiction, le démon passait dans le pain et dans l'eau, que l'on prenait soin de jeter le plus loin possible. Jésus accomplissait aussi des exorcismes (Matthieu 8.28)

 

Sources:

*   toute l'oeuvre de Mircea Eliade (voir ici § II.2) 

*  HEILER Friedrich, Ercheinunngsformen und Wesen der Religion,Kohlhammer, Stuttgart, 1979

*  VAN DER LEEUW G., La religion dans son essence et sa manifestation, Phénoménologie de la religion, Payot, Paris, 1970

*   WIDENGREN Geo., Religionsphänomenologie, Walter de Gruyter, Berlin, 1969

 

2ème heure: La vie du Bouddha (suite) -  Bouddhologie (début)

Le conflit avec Devadatta, tentative d'assassinat et le schisme

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Devadatta, cousin du Bouddha, demande au Bouddha, alors âgé de 72 ans (vers - 486 ) lui abandonner la direction de la Communauté, en raison de son grand âge. Mais le Bouddha refuse tout net. Il tente alors de le faire assassiner par des tueurs à gage, sans succès. Puis le Bouddha échappe miraculeusement à plusieurs attentats: un rocher qui risquait de l'écraser ne lui laisse qu'une blessure légère au pied, un éléphant furieux fuit au lieu de le piétiner, subjugué par la maitrî (rayonnement bienveillant) du Maître. Alors se produit le premier schisme du bouddhisme, Devadatta quitte la communauté naissante, entraînant avec lui 500 moines. Il professait un rigorisme ascétique qui répugnait au Bouddha.

 

Fin de vie

A 79 ans (vers - 479), le Bouddha sentant sa fin prochaine,profite de toutes les occasions pour multiplier les enseignements essentiels de la Doctrine (selon le Mahâ-parinibbâna-sutta). Lors de la saison des pluies de - 478 (âge du B.: 80 ans), il s'installe à Venûgrâma ("forêt de bambou", localisation exacte inconnue, peut-être près de Râjagriha).

A cette époque meurent ses deux grands disciples, Ç âriputra et Maudgalyâyana. Pendant son séjour au Venûgrâma, le Bouddha est pris deun violent accès de fièvre et il est près de mourir, mais il se remet de sa maladie. Ânanda lui demande alors de donner ses dernières instructions à la Communauté. Le Bouddha entend qu'il n'a jamais entendu régenter celle-ci, et qu'il a prêché intégralement la Loi (le dharma) et que chacun devrait trouver désormais son seul recours en elle

Le rejet de la vie

Après être retourner quêter sa nourriture à Vaiçâlî, le Bouddha se repose au sanctuaire de Câpâla (câpâlacaitya). Selon les sources traditionelles, par trois fois, il vante à Ânanda le charme de ce lieu et de beaucoup d'autres où il a vécu et il ajoute que, si l'on en priait, le Tathâgata (= le Bouddha) pourrait prolonger sa vie jusqu'à la fin de la période cosmique. Mais Ânanda manque par trois fois de l'en prier et le maître lui demande de le laisser seul. Il rejette alors ses "structures vitales" (âyuhsamskâra) et aussitôt la terre tremble. Ânanda s'enquiert de ce phénomène soudain et demande enfin au Bouddha de survivre. Mais le Bouddha choisit la Totale Extinction (parinirvâna) dans trois mois. Sur son ordre, Ânanda réunit les moines qui se trouvaient près de Vaiçâlî pour entendre une dernière exhortation.

Le Bouddha et Ânanda se rendent alors à Pâpâ avec un groupe de moines. Là, ils sont invités par le forgeron Cunda à un repas composé selon le Mahâparinibbânasutta de viande de porc et selon d'autres de champignons. Il s'ensuit une diarrhée sanglante. Le Bouddha se remet cependant en route pour se rendre à Kuçinagara. Mais il doit s'arrêter à mi-chemin, épuisé. Un peu plus loin, le Bouddha peut se rafraîchir en prenant un bain dans la rivière Kakutsthâ. Puis il reprend sa marche pénible, entrecoupée d'arrêts. Il arrive enfin à Kuçinagara, près d'un bosquet d'arbres çâla, actuellement Kasia à 56 km à l'est de Gorakhpur (au nord de Bénarès).

Le Parinirvâna (à 80 ans, vers - 478, en novembre)

Le Bouddha se fait installer par Ânanda entre deux arbres çâla jumeaux. Il s'étend, pleinement conscient, face à l'ouest (soleil couchant !), tête au nord, sur le côté droit, la jambe gauche allongée sur la droite (cf. photos ci-dessous). Le Bouddha fait rassembler ses disciples pour leur demander s'ils n'ont plus d'incertitudes touchant à la Loi et à la Discipline. Ses dernières paroles furent: "ô moines, travaillez à votre propre libération !". Par cette belle parole, le Bouddha renvoyait les disciples à eux-mêmes.

 

 

 Bouddhologie

L'athéisme du bouddhisme

Le bouddhisme est athée, dans ce sens qu'il ne croit pas en l'existence de Dieu, en tant qu'être suprême, créateur et souverain du monde. Il croit cependant en l'existence de dieux individuels, dont l'existence est limitée dans le temps (et qui correspondent aux deva-s de l'hindouisme).

Ces dieux ne sont ni des dieux créateurs, ni des dieux souverains (cf. parabole de la flèche empoisonnée).

Le dogme central commun à l'hindouisme, au bouddhisme et au jaïnisme est l'existence d'un ordre cosmique qui se manifeste dans la rétribution automatique des actes et la réincarnation automatique. Cet ordre est indépendant des Bouddhas et les Bouddhas ne peuvent rien y changer.

Les Bouddhas présentent certes maintes caractéristiques propres à un dieu: ils ont des capacités cognitives surnaturelles, ils accomplissent des miracles. Dans les hymnes, on chante leurs vertus et leur bonté infinie, et dans les sanctuaires on honore leurs images et on leur apporte des offrandes. Cependant, le Bouddha n'est pas un dieu, dans ce sens qu'il n'est pas un dieu souverain. Il n'est pas non plus l'incarnation humaine d'un dieu créateur du monde ou d'un dieu souverain. Il est simplement celui qui a déchiffré l'énigme du monde.

Définition des Bouddhas

D'après la dogmatique bouddhique, un bouddha est un saint qui, pour lui et en lui "a détruit d'une manière si radicale toute ténèbre [=ignorance] qu'elle ne peut pas resurgir et qu'il a tiré le monde [c-à-de tous les êtres vivants] du cycle des renaissances dans lequel ils sont embourbés" (Abhidharmakoça).

Le Bouddha ayant décrypté l'énigme du monde est présenté comme omniscient. Mais sa source transcendante est en lui-même. Il n'a pas reçu de révélation d'un dieu.

Selon le Petit Véhicule, le bouddha est simplement un homme supérieur. Il n'est comme il l'a dit lui-même que la belle fleur de lotus qui a fleuri sur le marais du monde. Il n'est que celui qui indique le chemin. Il ne peut aider personne par sa grâce (sur ce point le Grand Véhicule se distingue du Petit Véhicule). "Vous devez faire effort vous-mêmes pour vous libérer. La seule tâche des Parfaits est de montrer le chemin" (Dhammapada 27.6).

L'hommage rendu au Bouddha

Il est d'usage, en Inde, d'honorer son gourou par toutes sortes de marques de révérence, a fortiori un maître spirituel qui a produit "une vision du monde inébranlable ". On rend donc hommage au Bouddha, par exemple, en lui offrant des fleurs, comme on le fait dans la pûjâ hindoue. L'idée sous-jacente est que, par cez geste d'hommage, le cœur du fidèle est purifié et que son karman s'en trouve amélioré.

Interprétation de l'homme au Bouddha

  1. Interprétation du Petit Véhicule

    Comme le Bouddha s'est totalement éteint dans le pari-nirvâna, il ne peut évidemment pas percevoir l'hommage que ses adorateurs lui rendent; il ne peut donc (contrairement à l'opinion du Grand Véhicule) leur accorder une grâce quelconque. C'est la forme la plus ancienne su culte, celle des Théravâdin, encore en usage aujourd'hui. On fait comme si le Bouddha pouvait percevoir l'hommage qu'on lui rend pour améliorer sa balance karmique, mais on n'attend rien de lui. Même si on lui attribue des miracles, le Bouddha est resté pour le Petit Véhicule un simple homme. Même si c'est un homme d'une grandeur unique, qui fut en possession de pouvoirs spirituels et psychiques dépassant l'ordinaire.

  2. Interprétation du Grand Véhicule: le Bouddha sauveur:

D'après le GV (et contrairement au PV), le Bouddha a la possibilité d'apporter sa grâce aux croyants qui s'adressent à lui. Il est le grand Sauveur qui distribue le nectar de sa doctrine aux êtres; sous la forme qui leur est la plus appropriée, comme un nuage de pluie qui abreuve tous les êtres.

Il prend soin des adeptes en leur envoyant des esprits qui les protègent, s'ils sont malmenés par des gens malveillants. De ceux qui étudient les textes sacrés, il s'approche sous la forme d'un Bouddha de lumière qui leur explique le sens des Ecritures.

Cependant, là encore, le Bouddha ne peut pas être comparé au souverain du monde des religions théistes, car:

Mais, le culte dans le GV a un autre sens que dans le PV: l'adepte vénère le Bouddha dans l'espoir de recevoir une aide de lui.