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Yochoua' ou Jésus (-4 ou -5 à + 28 ou 29) : le Jésus historique
© Ralph Stehly, Professeur d’histoire des religions, Université Marc Bloch, Strasbourg
Yochoua' signifie "Dieu sauve" en hébreu. De Yochoua' on est arrivé à Jésus en français, par le détour d'une transcription grecque, puis latine. Jésus était un laïc juif, s'exprimant en araméen (1), issu d'un milieu modeste, probablement artisan de métier. La date de sa naissance est inconnue (peut-être vers 4-5 avant notre ère). Il est né de Myriam (Marie) et de Joseph, des parents qui devaient être très jeunes, 12 ou 13 ans, car dans les milieux juifs pieux on se mariait dès la puberté. Le lieu de sa naissance semble avoir été Béthléem. Il est mort à l'âge de 33 ans à Jérusalem, après une brève carrière de prédicateur et de guérisseur (de six mois à trois ans) Jésus était proche de Jean-Baptiste (mort vers 28 de l'ère chrétienne), dont il partageait le message fondamental: "Le règne de Dieu s'est approché, repentez-vous" (Mc 1.12, Mt 3.2). Mais il se différencie de lui par sa manière de vivre. Durant ses pérégrinations, il se laissait volontiers accompagner par des femmes, qui le servaient ainsi que ses disciples. Il ne lui répugnait pas de s'attabler avec des gens que les juifs croyants s'abstenaient de fréquentait (les péagers de Luc 7.34) Il développa une grande activité de médecin du corps et de l'esprit, guérit toute sorte de malades, en particulier des malades atteints de maladies psychiques, qu'on croyait possédés par des esprits. Il rencontra l'incompréhension de sa propre famille, qui le qualifia de "fou" (Mc 3.21). Jésus était pleinement juif. Du judaïsme, il respectait pleinement tous les commandements, et il a vécu soumis à la Loi juive. Il ne voulait créer ni de nouvelle religion, ni n'institution ecclésiastique, mais il voulait ouvrir, par la parole et l'action, dans le cadre de la communauté juive, la voie au règne de Dieu . Il rassembla autour de lui des disciples qui devinrent plus tard le noyau de la future Eglise, et qui représentaient une sorte de confrérie. Il comprit le sacrifice de sa vie comme une "rançon" (de là l'idée de "rédemption" dans la théologie chrétienne, "rançon" et "rédemption" viennent du même terme latin) à payer pour l'entrée de "beaucoup" dans le royaume de Dieu (Mc 10.15). Il entra en conflit avec les autorités de l'époque, juives et romaines. Pressentant sa fin, il célébra un repas d'adieu avec ses disciples, dans la conviction qu'il célèbrerait bientôt ce même repas avec ses disciples dans le royaume de Dieu. Ce repas d'adieu est le prototype de la Sainte Cène (1), rite principal du culte chrétien. Jésus fut condamné à mort comme agitateur politique par le procurateur romain de Jérusalem (Ponce Pilate selon les Ecritures). Il mourut dans d'atroces souffrances (vers 28-29), exécuté par crucifixion, ce qui était le châtiment habituel des criminels politiques dans l'empire romain. Il se sentit délaissé par Celui dont il annonçait le règne prochain. Ses derniers mots semblent avoir été selon Mc 15.34 "Elôi, Elôi, lama sabakhta-ni", ce qui signifie en araméen (qui était la langue usuelle de Jésus ) : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" . (sur les dernières paroles d'autres initiateurs de religions, voir ici et ici) Les disciples prirent la fuite, mais bientôt furent convaincus de la présence vivante du crucifié. Ils annoncèrent sa résurrection. La résurrection de Jésus, vainqueur de la mort, allait devenir le thème central du christianisme. L'interprétation de la vie de Yochoua' Yochoua' a été considéré par ses disciples de stricte tradition juive comme un prophète (c'est aussi ainsi que l'islam interprète la vie de Jésus, sur ce sujet voir ici). Par certains autres disciples, ceux de culture grecque, sa vie a été interprétée à la lumière de notions grecque, tels que le theios anêr, l'homme divin thaumaturge, premier pas vers sa divinisation. Pour plus de détails voir ici.
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