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Les Evangiles

 

© Ralph Stehly, Professeur d’histoire des religions, Université Marc Bloch, Strasbourg

 

Evangile (du grec euangelion) signifie "bonne nouvelle", traduction de l'araméen "bosra" (bonne nouvelle).

Il y a quatre évangiles, qui sont autant de biographies théologiques de Jésus:

l' Evangile selon Saint Matthieu ( rédaction finale peut-être vers l'an 80),

l' Evangile selon Saint Marc (couche la plus ancienne vers 50, rédaction finale peut-être vers l'an 70) ,

l' Evangile selon Saint Luc (rédaction finale peut-être vers l'an 80),

l' Evangile selon Saint Jean (rédaction finale peut-être vers l'an 90).

La rédaction des Evangiles

Marc est donc  le premier évangile, du point de vue de la rédaction. Matthieu et Luc ont utilisé pour leurs évangiles d'une part l'évangile de Marc, d'autre part un ou plusieurs recueils des paroles de Jésus, qu'on appelle la source des logia (sg. un logion = une parole de Jésus), désignée du nom  de source Q.

Les Evangiles sont des interprétations spirituelles de la vie de Jésus, et des  biographies théologiques.

Les Evangiles sont les interprétations spirituelles de la vie de Jésus. Ils emploient donc, comme cela est courant dans le genre littéraire de la biographie spirituelle, un langage métaphorique et mythique

Biographies théologiques, car ne sont pas des biographies historiques de Jésus, au sens que nous donnons actuellement au terme "historique", bien que ces documents soient les seules sources qui nous permettent d'écrire la biographie de Jésus.

Pour bien comprendre ces documents, il ne faut pas oublier qu'ils ont été écrits par des hommes qui ont vécu il y a deux mille ans, dans l'Antiquité. Ils se sont exprimés avec le langage de leur temps et de leur milieu.

Les auteurs ont notamment utilisé le langage des mythes pour exprimer leurs convictions religieuses. Mythes est à entendre ici au sens de l'histoire des religions: un récit sacré qui narre un événement primordial (sur cette notion, voir ici). Ainsi la naissance de Jésus est narrée selon le thème mythique de la naissance virginale, largement répandu dans l'Antiquité: Mithra était aussi né d'une vierge, de même le Buddha est né de parents qui s'adonnaient à une ascèse sexuelle (chasteté) stricte (voir ici, au dernier §). La signification de ce thème mythique est qu'il y a une dimension autre dans la naissance de certains hommes que la dimension biologique.

Tous les évangiles ont été rédigés en grec.

Trois de ces évangiles sont dits synoptiques (Evangiles selon  Marc, selon  Matthieu et selon  Luc), parce qu'ils présentent de très grandes ressemblances entre eux.

Ces évangiles sont dits "canoniques", parce que ce sont les seuls à avoir été reconnus par l'Eglise.

Il existe aussi des évangiles extra-canoniques (ou apocryphes), comme le Protévangile de Jacques (milieu du 2ème s., très riche sur l'enfance de Jésus) et l'Evangile de Thomas. Il faut aussi citer l'Evangile de l'Enfance du pseudo-Matthieu (fin du 6ème s.), le Livre de la Nativité de Marie (milieu du 9ème s. ?), La Dormition du pseudo-Jean (6ème s.), l'Histoire de l'Enfance de Jésus (3ème s.), la Vie de Jésus en arabe (date incertaine), l'Evangile de Pierre (1ère moitié du 2ème s.), les deux apocryphes attribués à Barthélémy (difficiles à dater), l'Epître des Apôtres (vers 160-170).

On appelle agraphon (pl. agrapha) une parole de Jésus transmise en dehors des quatre Evangiles canoniques, par ex. chez les Pères de l'Eglise ou dans les évangiles apocryphes ou extra-canoniques. Il y en a une centaine, plus les agrapha transmis par la Tradition musulmane (voir ci-dessous). Les spécialistes penchent pour l'authenticité de certains de ces agrapha.

Le Coran et la Sunna, et la littérature musulmane dans son ensemble  ( voir Ghazâlî, Le livre de la pauvreté et du renoncement, notamment au § 3) rapportent des paroles de Jésus extra-canoniques (sur ce sujet voir Henri Michaud, Jésus selon le Coran, Delachaux et Niestlé, 1960,  Tarif Khalidi, Un musulman nommé Jésus, Albin Michel, Paris, 2003)

Le genre littéraire des évangiles est un genre littéraire qui est né dans l'Eglise primitive de langue grecque ("les Hellénistes", par opposition notamment aux premiers chrétiens de l'entourage immédiat de Jésus qui était de langue araméenne). Il ne s'agit ni du rameau le plus proche de Jésus ni du groupe le plus nombreux de l'Eglise du 1er siècle qui était majoritairement de langue araméenne. Il y a donc un fossé qui sépare ces écrits de la personne historique de Jésus et de la toute première génération chrétienne.

Histoire comparée des religions: Evangile (bonne nouvelle) se dit bosra en araméen, qui était la langue usuelle de Jésus. Or le Coran se désigne lui-même comme Bouchrà (voir Coran 2.97, 16.89 etc), et Mahomet, le Prophète de l'islam  comme  "annonceur d'une bonne nouvelle" (moubachchir) .

Sources: Oscar Cullmann, Le Nouveau Testament, Que sais-je n° 1231

Etienne Trocmé (1) (2), Quatre Evangiles, Une seule foi, Les Bergers et les Mages, 2000

 

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Créé le 01.01.08

MAJ 07.03.08