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Ralph Stehly

Un traité d'éthique islamique: le Kitâb al-Kabâ'ir de Shams ad-dîn al-Dhahabî (13)

Chapitre deuxième:

Quelques points de repère sur l'élaboration de la doctrine  des fautes graves dans le sunnisme

(nombre et définition)

 

 

3. Considérations d'histoire des religions sur la doctrine des kabâ'ir

A. - Distinction entre kabâ'ir et saghâ'ir

La distinction entre kabîra et saghîra est attestée (1) dans le Coran, mais elle n'y revêt pas le caractère d'une doctrine élaborée qu'elle acquerra dès la littérature du hadîth. C'est assurément un concept étranger à l'Islam prêché par le Prophète, dont il n'est guère difficile de situer l'origine. Les kabâ'ir de l'Islam correspondent aux péchés mortels du christianisme, les saghâ'ir aux péchés véniels, distinction à l'origine de laquelle se trouve Saint Augustin (2).

C'est un premier indice de l'enracinement de la doctrine des kabâ'ir dans les vieilles civilisations du Proche-Orient et de la Méditerranée antiques.

B. - Catalogues de vices et listes de kabâ'ir.

Dhahabî dénombre soixante-dix fautes graves. Ce faisant, il n'a fait évidemment que remplir le cadre vide de la version tabaranienne du hadîth d'Ibn 'Abbâs. Mais si c'est précisément ce hadîth qui lui a servi de base numérique, c'est que les classements en soixante-dix parties ne sont pas chose rare à l'époque de Dhahabî. On dénombre communément soixante-treize sectes islamiques. L'alchimiste Djâbir a écrit Les soixante-dix livres (Al-kutub as-sab'ûn) (2). Le Kitâb al-kabâ'ir avec ses soixante-dix chapitres est dans la même mouvance. Cette mouvance est une mouvance hermétique . L'alchimie, en effet, s'est développée à l'intérieur de la tradition hermétique (3). De plus, l'hermétisme, par son élaboration astrologique (4), prise les classements septipartites, fondés sur les sept planètes. Déjà le Corpus Hermeticum présente des listes de ce genre (5). En I.23, on lit cette liste de vicieux:

* anoêtos : insensé

* kakos:  mauvais

 * ponêros: vicieux

* phthoneros: envieux

* pleonektês: cupide

* phoneus: meurtier

*  asebês : impie

VI, 3 et IX, 3 présentent des listes de vices. VI.3

* kakia: mal

*  ponos: peine

*  algêdôn:  souffrance

*  epithumia: concupiscence)

* orgê: colère

* apatê: illusion

opinion insensée

IX, 3 :

adultère

meurtre

sévices à lf égards des parents

sacrilège

actes d'impiété,suicides par pendaison

suicide en se jetant des précipices

Nul doute que les deux versions du hadîth d'Ibn 'Abbâs, ainsi que le classement septipartite du hadîth d'Âbû Hurayra, ne relèvent en fin de compte d'une influence hermétique, probablement par l'intermédiaire de la doctrine chrétienne des 7 péchés capitaux (8). Les catalogues septipartites de Proverbes 6, 16-19  (9) et du Testament de Ruben 3, 15  (10) sont à mettre au compte de la même conception astrologique qui se manifeste dans l'hermétisme (11).

 

La Stoa distingue 4 péchés cardinaux (1) t A "ff o^uVQ^

(2) *' i '

Corpus Hermeticum 13, 7 en dénombre 12 : o(\rt6i"t , <4unç

De ces deux traditions numériques, seule la première est reprise par la Sunna, dans le hadîth quadripartite d'Anas (Bu 52 . 10 . 1).

Aucun principe de classement des kabâ'ir  n'est discernable dans le Kitâb al-kabâ'ir, ni même dans les listes attestées dans la Sunna. Seuls Makkî, et à sa suite Ghazâlî et dans une moindre mesure, Haytamî en ont adopté un. D'une manière générale, aucune principe de classement, môme dans les listes les plus longues, n'est discernable dans les catalogues de vices de l'Antiquité; on n'en distingue ni dans les listes de 1'Ancien Testament, ni dans celles de la littérature intertestamentaire, ni de la littérature juive tardive, ni du Nouveau Testament, , ni de la littérature mazdéenne (12).

Par ailleurs, ces listes, tout comme les listes de kabâ 'ir les plus anciennes -celles des recueils de hadîth ne se réfèrent pas non plus à une définition explicite de la faute morale. On a très nettement l'impression d'être en face d'une tradition littéraire qui se justifierait par elle-même. En revanche, les grands commentaires coraniques et, à leur suite, Makkî, Ghazâlî, Dhahabî et Haytamî tenteront de rationnaliser ces listes en les sous-tendant d'une définition précise de la faute morale, à la manière stoïcienne. La définition islamique de la kabîra place celle-ci dans une perspective eschatologique. Une telle perspective est déjà présente dans l'Ancien Testament. Elle pointe dès Amos 2.6-16

"Ainsi parle Yahvé.

Pour trois crimes d'Israël et pour quatre,

je l'ai décidé sans retour !

Parce qu'ils vendent le juste à prix d'argent

et le pauvre pour une paire de sandales ;

parce qu'ils écrasent la tête des petites gens

et qu'ils font dévier la route des humbles 5

parce que fils et père vont à la même fille,

pour profaner mon Saint Nom ;

parce qu'ils s'étendent auprès de chaque autel

sur des vêtements pris en gage,

et qu'ils boivent le vin de ceux qu'ils ont frappé d'amende

dans la maison de leur dieu ...

Et moi, j'avais détruit devant eux l'Amorite,

dont la taille égalait celle des cèdres

et la vigueur celle des chênes t

J'avais détruit ses fruits en haut

et ses racines en bas !

Et moi je vous ai fait monter du pays d'Egypte

et vous avais, pendant quarante ans, conduits dans le désert,

pour vous mettre en possession du pays de l'Amorite i

J'avais suscité parmi vos fils des prophètes

et parmi vos jeunes gens des nazirs ;

n'est-il pas vrai, enfants d'Israël ?

oracle de Yahvé"

Et vous avez fait boire du vin aux nazirs,

et aux prophètes vous avez fait cette défense :

"Ne prophétisez pas".

Eh bien I moi,-je vais vous clouer au sol,

comme est cloué au sol le traîneau qu'engorge la paille ;

la fuite manquera à l'homme agile,

l'homme fort ne pourra déployer sa vigueur

ni le vaillant sauver sa vie*

L'archer ne tiendra pas,

le courreur rapide n'échappera pas,

le cavalier ne sauvera pas sa vie,

et le plus brave d'entre les vaillants,

s'enfuira tout nu, ce jour-là,

oracle de Yahvé".

 

Elle apparaît dans toute son ampleur dans la littérature intertestamentaire, en particulier à Qumrân dans la Règle (1 QS 4. 9-14) :

"Mais c'est à l'Esprit de perversité qu'appartiennent la

cupidité et le relâchement au service de la justice,

l'impiété et le mensonge,

l'orgueil et l'élévation de coeur,

la fausseté et la tromperie,

la cruauté et l'abondante scélératesse,

l'impatience et l'abondante folie

et l'ardeur insolente,

les oeuvres abominables commises dans l'esprit de luxure

et les voies de souillure au service de l'impureté,

l'aveuglement des yeux et la dureté d'oreille,

la raideur de nuque et la lourdeur de coeur

qui font qu'on va dans toutes les voies de ténèbres,

et l'astuce maligne.

Et quant à la Visite de tous ceux qui merchent en cet (Esprit),

elle consiste en l'abondance des coups qu'administrent tous les

Anges de destruction,

en la Fosse éternelle par la furieuse colère du Dieu des vengeances,

en l'effroi perpétuel et la honte sans fin,

ainsi qu'en l'opprobe de l'extermination par le feu des régions

ténébreus

Et tous leurs temps, d'âge en âge,

sont dans le plus triste chagrin et le plus amer des malheurs.

dans les calamités des ténèbres, jusqu'à ce qu'ils soient exterminés sans qu'aucun d'entre eux ne survive ni ne réchappe" (1)

ainsi que dans le Nouveau Testament.

L'enracinement des catalogues islamiques, à commencer par la liste-mère de Coran VI 152-154/151-153, est un enracinement éthique. Comme dans l'Ancien Testament et dans la Règle de Qumrân, ce qui est en question c'est l'obéissance à Dieu dans les événements de l'existence. Le motif principal de l'exigence d'obéissance est le rapport établi entre la conduite morale et le Jugement à venir.

C. - Le matériel lexical des listes islamiques

Comme il a été établi plus haut la terminologie des listes de la Sunna est fort peu étendue. Elle est empruntée, dans la grande majorité des cas, au Coran. Cela vaut pour :

l'associationnisme

le faux témoignage

la fornication

l'homicide

la magie

l'usure

le détournement des biens de l'orphelin

la calomnie.

l'apostasie.

L'expression 'uqûq al-wâlidayn est absente du Coran, mais l'idée s'y trouve. Il en est de même pour le faux serment et la fuite au combat.La quasi-totalité de ces termes étaient déjà présents dans les vieilles listes de l'Orient méditéranéen : faux témoignage, ^^ faux sèment, t2> fornication, <3> bonicide^ magie, calomnie * et associationnisme. Il ne faudrait pas en conclure trop vite a une filiation historique s ce vocabulaire est bien trop peu typé pour permettre de telles déductions. On ne saurait en effet concevoir de listes de vices qui n'inclueraient pas des fautes telles l'impiété, l'homicide, l'adultère (fornication), le faux témoignage, ou le faux serment, délits qui constituent une menace pour toute société* C'est le genre littéraire même du catalogue de vices qui commande une telle terminologie.

Spécifiquement islamiques, en revanche, sont les kabâ'ir suivantes s

se sentir à l'abri de la ruse de Dieu,

désespérer de l'aide de Dieu,

désespérer de la miséricorde de Dieu. Leur origine se situe en milieu soufi.

Quant à l'inclusion de l'usure parmi les fautes graves, elle peut être expliquée par une influence chrétienne.

La terminologie des kabâ'ir du Kltâb al-kabâ'lr est, à quelques rares exceptions près, qui sont les mêmes que ci-dessus, celle du fiqh. Pour établir sa liste, Dahabî s'est appuyé sur les listes pré-existantes, en particulier celle d'al~*Alâ'î et les a amplifiées par extension progressive de la qualification de kabira à des fautes apparentées selon la logique du fiqh et de la définition de la kabîra qu'il a adoptée.

Si le Sitz im Leben des listes bouddhiques est la confession des péchés, "* le catalogue de vices est dans le monde sémitique, une tradition littéraire qui s'enracine dans l'exigence éthique ressentie comme liée à l'eschaton. La doctrine islamique des kabâ'ir se situe au confluent de nombreuses influences. Elle s'enracine, pour ce qui est du genre littéraire du catalogue de vices, dans l'antique tradition sémitique dont elle a gardé l'accent eschatologique et l'incohérence du classement. La structuration septipartite est à référer à une influence hermétique" Quant à la terminologie, elle révèle un fonds authentlquement islamique, qu'elle trouve sa source dans le Coran ou dans le fiqh.

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(1) 18, 47/49.

(2) Dans son Spéculum, in Patrologie latine t. XXXIV, col. 994. Saint Augustin distingue les crimina letalia ou mortifera des crimina veniala (ou levia ou quotidiana).

(3) Soixante-treize sectes chez Bagdâdî (m. 429/1037-38), Shahrastânî, Maqrîzî et Gîlî (Ghunya I 75 s). Cf. H.LAOUST, La classification des sectes dans 1'hérésiographie ash'arite, in Arabic and Islamic studies in honor of Hamilton A.R. Gibb, Leyde, 1965, p. 377-386. H. LAOUST, L'hérésiographie musulmane sous les Abbassides, in Cahiers de Civilisation médiévale, 1967, p. 157-178. H. LAOUST, La classification des sectes dans le Farq d'al-Baghdâdî, in Revue des Etudes Islamiqes , 1961, p. 19 s.

(4) F. SEZGIN, Geschichte, vol. 4, p. 120-299.

(5) A.J. FESTUGIERE, La révélation d'Hermès Trismégiste, 4 vol., Paris, 1944-1959, Id., Hermétisme et mystique païenne, Paris, 1967.

(1) Sf opposait aux quatre vertus cardinales : tfpo f%fti , ^tà^u<êCf. Stobée, Ecl. II, 59, 4 et Philon, De opificio mundi"73" Dfoù vient cette tradition fondée sur le chiffre 4 ? Peut-on y voir une influence indienne (4 castes, 4 âges du monde, 4 açrama, et surtout les 4 buts de la vie ?)

Zosime en dénombre également 12 } cf* REITZENSTEIN, Poi-mandrès, Leipzig et Berlin, 1910, p. 214, note n* !•Osée 4, 2 5 Proverbes 6, 16-19 ; Amos 2, 6-16 j Sagesse 14, 25-26. Cf. S. WIBBING, Die Tugend und Lasterkataloqe im Neuen Testament, Berlin, 1959*Didaché 5 ; Jubilées 21, 21 et 23, 14 b + 16 } Hénoch éthiopien 10, 20; 91, 6 s- 94, 3 s ; Testament d"Issachar 7,2s; Testament d'Asher 2, 5 ; Testament de Gad 5, 1 { Testament de Juda 16, 1 ; Testament de Ruben i 1*QS 4t 9-11"

PHILON D'ALEXANDRIE, De sacriflcils Abelis et Caini 22 | Pirqé Aboth II.

Matthieu 15, 19 ; Marc 7, 21-22 ; Romains 1, 29-31 13t 13 j I Corinthiens 5, 10-11 6, 9-10 ; II Corinthiens 12, 20-21 ; Galates 5, 19-21 ; Ephésiens 4, 31 5, 35 ; Colossiens 3t5 + 8 ; I Timothée 1, 9-10 j II Tlmothée 3, 2-5 ; Tltê 3f3j I Pierre 2f 1 4, 3 + 15 5 Apocalypse 21, 8 22f 15* Cf. S. WIBBING, op. cit. et E. KAMLAH, Die Form der kataloqlschen Paranese im Neuen Testament" Tîîbingen, 1967.

 

(6) H.G. GUNDEL, Weltbild und Astrologie in den Griechischen Zauberpapyri,  Munich, 1968, in Miïnchener Beitrage zur Papyrusforschung und antiken Rechtsgeschichte, 53. Heft.

(7) Cf. aussi B.S. EASTON, Journal of Biblical Literature, LI, 1932, p. 1 s.

(8) Qui sont :  orgueil, envie, avarice, luxure, gourmandise, colère et paresse" Cf. Saint Grégoire, Patroloqie Latine,  t. LXXVI, col. 621.

(9) "Il y a six choses que hait Yahvé et sept que son âme abomine s un regard altier (cf. Kitâb al-kabâ'ir, faute n° 27)5 une langue menteuse (cf. faute n° 30), des mains qui répandent le sang innocent (cf. faute n° 3), un coeur qui médite des projets coupables, des pieds empressés au mal, un faux témoin qui profère des mensonges (cf. faute n° 18). ,

(10) Ce texte parle des sçpt esprits d'erreur (nveujMX^l toi* tU"<wiS/

- to rweot'* tîfi nof/tmS-^, , (fornication)- * tfr ônAnrttKS ^rlços (insatiabilité)" M x& f*Xl* , , , (combat)" < tfs "cftriteKs "i Cireur (obséquiosité et^ c / chicanerie))" " W "™fif<vu* (orgueil) . ..-, " ztf y eu de** (mensonge)- " *V kSi^Kç (injustice)

(11) Sur les influences qui ont pu s'exercer sur l'hermétisme cf. FESTUGIERE (op. cit.) et J. DORESSE, L'hermétisme égyptianisant, in Histoire des Religions, La Pléiade, Paris, 1972, t. II p. 430 s.

(12) Dênkart III, 63 et VI : 32 vices (s'opposant à 32 vertus), III, 310 + 336 : 16 vices (et 16 vertus), III, 76 : 6 vices (et 6 vertus) et III, 203 : 9 vices (et 9 vertus) ; Andarz i Vuzurg Mihr 85-104 : 19 vices (et 19 vertus), soit en tout 90 vices différents (s'opposant à 90 vertus différentes). Cf. J.P. DE MENASCE, Une encyclopédie mazdéenne : le Dênkart, Paris, 1958.

(1) Cette liste s'oppose à une liste de vertus (1 QS 4, 2-8) ; l'opposition vices-vertus relève du schéma des deux voies (cf. le Duae Vlae), qui est d'origine dualiste. La tradition islamique, pour des raisons bien compréhensibles, n'a pas repris le schéma dualiste qui a conduit à l'élaboration de listes antithétiques de vices et de vertus (cf. Qumrân, Nouveau Testament et Dênkart). De remarquable façon, les ordonnances de Coran VI 152-154/151-153 (reprises dans nombre de fradît) se terminent par cette exhortation : "Ceci est Ma Voie (s'étendant) droite. Suivez-la et ne suivez point les chemins qui vous séparent de Son chemin!", que l'on comprendra comme une discrète (et réprobatrice)^ allusion au schéma des deux voies. Il resterait, bien entendu, à examiner si des listes antithétiques existent dans le shîHsme.

Cf. Proverbes 6 et Matthieu 15, 19.

Cf. Jérémie 7, 9 ; Osée 4. 2 ; Philon, De Sacrifiai!s 22.

Cf. Osée 4t 2 5 Jérémie 7,9 ; Sagesse 14 ; Testament de Ruben 3, 15 ? 1 QS 4 ; PHILON, De Sacr. 22 5 Corpus Hermeticum 1X9 3 i Matthieu 15, 19 ; Marc 7, 21-22 ; Galates 5, 19-21 ;

I Corinthiens 5, 10-11 ; II Corinthiens 12, 20-21 ; Ephésiens 5, 3-5 5 Colosslens 3, 5-8 ; I Timothée 1,9-10 ; Apocalypse 9, 21 ? 21, 8 22, 15 ; I Corinthiens 6, 9-10 5 Romains -13,13"

Osée 4,2j Sagesse 14 % Jérémie 7t 9 ;'Proverbes 6 ; Matthieu 15, 19 ; Marc 7 ^21-22 5 Romains 1, 29 s ; I Pierre 4, 15 ; Apocalypse 9, 21 21, 8 22, 15.

Galates 5, 19-21 ; Apocalypse 9, 21, 21, 8 22, 15.

Cf. Le livre des secrets d'Henocht texte slave et traduction française par A. VAILLANT, Paris, 1952, § 13 5 Matthieu15, 19 ; Marc 7, 21-22 ; Colosslens 3, 5-8 ; Ephésiens 4, 31; I Timothée 6, 4 j II Tlmcthee 3, 2-5.

(7) Le vice de l'impiété est cite en Corpus hermeticum I, 23

et IX, 3 ? PHILON, De Sacr. 22 5 1 QS 4 ; I Timothée 1, 9-10.

 

 

 

 

 

(2)

J. DE MENASCE disait en parlant des catalogues

de vices :

"La tradition musulmane, a, elle aussi, assumé le schéma aristotélicien, mais d'une façon tout autre que le mazdéisme, du moins à en juger d'après le témoin dont on attendrait précisément le contraire, le mazdéen converti, ou fils de mazdéen converti, Ibn Miskawaih".

R. PETTAZZONI, Essays on the History of Religions, Leyde, 1954, p. 43 s. "* —*•-"-_—.—--....

Op. cit., p. 53.

Il convient, à notre sens, de nuancer ce jugement en remarquant que, si la philosophie arabe a bien repris le schéma aristotélicien, les listes de kabâ'ir des recueils de hadît et du fiqh s'enracinent dans une antique tradition sémitique qui n'est, d'ailleurs, peut-être pas sans liens avec la tradition mazdeenne attestée dans le Denkart 9 les listes du Denkart étant caractérisées par le même manque dcarticulation que celles du judaïsme et de l'Islam.La liste de kabâ'ir de Dahabî forme i* ossature de soixante-dix chapitres de fiqh et de *ilm al-kalâm. A partir du chapitre suivant, nous en analysons le contenu.