Ralph Stehly
Un traité d'éthique islamique: le Kitâb al-Kabâ'ir de Shams ad-dîn al-Dhahabî (4)
Chapitre premier
Shams ad-dîn al-Dhahabî: Quelques données sur sa vie et son oeuvre
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hadîth. C'est un traditionniste sûr, qui se trompe si rarement qu'Abû Zur'a (1) a pu dire de lui : "il n'y a chez Shâfi'î aucun hadît présentant quelque erreur". Abû Dâwud a dit de même ; "je ne connais à Shafi'î aucun hadîth où il se soit trompé". D'autre part, on raconte qu'Ibn Mu'în (2) avait dit de lui s "ce n'est pas un traditionniste sûr". Dhahabî rétorqua : "Ibn M'în s'est porté préjudice à lui-même en émettant une telle opinion". Personne ne fit attention à son avis sur Shâfi'î, ni d'ailleurs sur les autres garants.
Dhahabî dit à la fin de son chapitre ;
"Shâfi'îi fait partie des compagnons du hadîth_ qui voyagèrent à la recherche de leur science. Il eut une activité de traditionniste à La Mecque, Médine, en Irak, au Yémen, en Egypte et fut surnommé à Bagdad "auxiliaire du hadît" (nâsir al-hadîth.) . On ne trouverait guère chez lui de hadîth erroné, par Dieu qui demanderas leurs comptes à ceux qui parlent avec ignorance e. passion î Oui, Shafi"î n'a pas été en hadîth comme Yahya 1-Qattân b. Mahdî, (3) Ahmad b. Hanbal et Ibn al-Madînî. (4) Bien plus, il n'est pas, en hadîth, en dessous du niveau d°Awzâ'î, ni de Mâlik" (5). Il est, en matière de hadîth, parmi les traditionnistes et les spécialistes de la 'illa, (6) au-dessus d'Abu Mushir (7) et de ses semblables".
Nous (8) n'admettons pas que Shâfi'î soit en-dessous du niveau, en matière de hadîth, de ceux qu'il (9) a cités. En définitive, ce que Shâfi'î a cité comme hadîth est plus abondant et cela n'est dû qu'au fait qu'il s'occupait de choses plus importantes que le classement des règles de la Charî'a. Il suffit, pour innocenter Shâfi'î, de faire remarquer que ceux qui ont transmis des hadîths d'après lui témoignent qu'il n'y a pas chez lui une seule erreur sur un hadît. Ensuite, Dhahabî cite par ordre alphabétique les personnages sur le crédit desquels les critiques sont sans effet:
Ibrâhîm b. Tahmân (1), Ibrahim b. Sa*d (2), Abân b. Yazîd al-"Attar , (3) Abu Tawr (4), Ahmad b. Sâlïh (5) a.t-iabari al-Misrî,~Abû Nu Va y m al~Hafiz, (6) al-Hat?.b Abu*Bakr al-Hlfiz" (7), Abu Mas*ud Ahmad b. al"Purat ax-Râzî al-Hâfiz (8), Ahmad b" Hanbal (9), Ahmad ba Mansûr ar-Ramâdî al-Hâfiz, (10) Isrâ'îl b. Yûnus? (11) Isma'îl b. 'Ulayya, (12) Ibn Rahwayh (13), Ga"far a.s-Sadiq, (14) Garîr bc Hazim al-Azdî, Habîd al"Mu'alIim, Harb bE Saddâd, Haf s b. Maysara, (15) Hamdan ho Abân mawlà 'Utmân, Khâlid al-Hadhdhâ', (16) Zakarîyâ' b. Abî Za'id, al-A'mash (1), 'Abd ar-Razzâq, (2) Qays b. Abî Hazim, (3) Mâlik b. Dînâr, (4) Hisham b. Hassân, (5) Hammam b. Yahyà, (6) al-Wâlid b. Muslim, (7) Wahb b. Munabbih, (8) Ya'la b. 'Ubayd at-Tanâfisî, (9) Abû Ishâq as-Sabî'î (10)
Châfi'î est donc, pour Dhahabi, le plus éminent et le plus sûr des traditionnistes. Ahmad b. Hanbal tient aussi une place de choix dans son estime. On trouve, à son avis, dans son Musnad des traditions saines, mais aussi à côté de celles-ci, des traditions de moindre valeur, belles (hasan) ou rares (gharîb),sans qu'a proprement parler aucune soit irrecevable. S'il fut en effet d'école chafi'ite, Dhahabî eut cependant une forte propension pour les thèses hanbalites. Il méprisait souverainement les Ach'arites et ne s'embarrassait guère de les traiter avec équité dans les biographies qu'il faisait d'eux, en particulier dans son Ta'rîh a1-is1âm: ----->