Cette foi, Dhahabî la définit d'une façon extensive dans un passage qui constitue sa profession de foi:

"La foi (îmân) (1) , c'est confesser (tasdîq) que Dieu est existant (2) et est pourvu des attributs (3) de majesté (djalâl) et de plénitude (kamâl), dépourvu des attributs impliquant un manque ; Il est unique (fard), indivisible (samad) ; créateur de toutes les créatures, ayant pouvoir absolu (tasarrafa) sur elles et leur faisant accomplir ce qu'il désire (4).

La foi dans les anges, c'est confesser l'existence de "serviteurs honorés. Ils ne Le devancent point par la Parole et ils agissent sur son ordre. Il sait ce qui est entre leurs mains et derrière eux et ils n'intercéderont que pour ceux qu'il a agréés et qui, de la crainte qu'il inspire, sont pénétrés". (5)

La foi dans les Envoyés, c'est confesser qu'ils ont été véridiques dans ce qu'ils ont annoncé de Dieu Très-Haut. Dieu les a secondés par les miracles attestant leur véridicité ; et qu'ils ont reçus de Dieu leur mission et qu'ils exposèrent aux gens jouissant de leur pleine responsabilité (mukallaf) ce que Dieu leur avait ordonné, qu'il fallait les honorer et ne point faire de distinction entre eux.

La foi dans le Jour dernier (6) , c'est confesser le Jour de la résurrection et ce qui en fait partie: le retour à la vie après la mort, la résurrection (nashr), le Rassemblement eschatologique (hashr),  la Reddition des comptes (hisâb),  la Balance, le Pont Sirât, le Jardin et le Feu;  que tous deux sont maison de Récompense et de Châtiment pour les Bienfaisants et les Malfaisants. C'est confesser tout ce qui est rapporté de sain à ce sujet dans la Tradition.

La foi dans le Décret divin, c'est confesser ce qui a été mentionné plus haut et dont le résultat est ce qu'indique Sa Parole (qu'il soit loué! ) "Alors que [c'est] Dieu [qui] vous a créées [vousl et ce que vous avez façonné" (7) "En vérité, toute chose nous l'avons créée selon un Décret". (8)En vérité, toute chose nous l'avons créée selon un Décret". (8)

[...] La Sunna de l'Envoyé (que Dieu lui accorde Sa bénédiction et le salut ! ) qui a été la sienne jusqu'à ce qu'il, fut rappelé par Dieu , c'est agréer la prédétermination (qadâ') de Dieu, Son Décret, s'en remettre à Son commandement, être d'une patiente constance devant Ses décisions, s'en tenir à ce qu'il a ordonné et interdire ce qu'il a interdit, n'avoir en vue que Dieu seul dans ses actes (ikhlâs), avoir foi dans le Décret pour le bien et la mal, abandonner dissensions, querelles et disputes en matière religieuse ; c'est pratiquer la madéfaction des chaussures (9), aller au djihâd, quel que soit le calife, pieux ou débauché (10) et prier sur ceux des gens de la qibla qui sont morts.

La foi est dire (qawl) , acte ( 'amal) (11) et intention (niyya) (12), qu'augmente 1'obéissance [à Dieu] et que diminue la désobéissance [à Lui] .

Le Coran est parole de Dieu que Gabriel a fait descendre sur son prophète Muhammad (que Dieu lui accorde Sa bénédiction et le salut  !), non créé (13) 

C'est la constance sous l'étendard du Sultan, qu'il soit équitable ou inique. Nous ne nous révolterons pas contre les princes (14), même s'ils sont iniques (15).

Nous ne traiterons d'impie aucune personne de la Communauté islamique, même si elle commet des fautes graves (16), sauf si elle les considère licites. (17) . N'attestons point en faveur d'aucune personne de la , Communauté islamique qu'elle séjournerait au Jardin à cause d'un bienfait amené par Dieu, à moins que l'Envoyé (que Dieu lui accorde Sa bénédiction et le salut ! ) ait témoigné en sa faveur. C'est s'abstenir des controverses (18) qui ont agité les compagnons de l'Envoyé (que Dieu lui accorde Sa bénédiction et le salut ! ).

La meilleure des créatures après l'Envoyé (que Dieu lui accorde Sa bénédiction et le salut ! ) est Abû Bakr, puis 'Umar, puis 'Uthmân, puis 'A1î b. Abî Tâlib  (que Dieu soit satisfait d'eux tous ! ). Nous honorons toutes les épouses de l'Envoyé (que Dieu lui accorde Sa bénédiction et le salut ! ), ses enfants, ses compagnons (que Dieu soit satisfait d'eux tous ! )" (trad. Ralph Stehly).

Voir aussi:  La profession de foi de Ghazâlî     

Vie de Dhahabi

Le credo chrétien

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Id., Les premières professions de foi hanbalites, dans Mélanges Louis Massignon, Paris, 1969, tome III, p. 8s..

(3) Trait anti-mu'taziiite. Les Mu'tazilites nient l'existence en Dieu d'attributs éternels (sifât azaliyya). Dieu pour eux, n'a ni science, ni puissance, ni vie, ni ouïe, ni vue, et d'une manière générale aucun des attributs par lesquels les ahl as-sunna Le décrivent. Ils soutiennent en outre, les cinq propositions hérétiques suivantes t

a) Négation de la ru'ya, c'est-à-dire la possibilité pour les Elus de voir Dieu, dans l'Autre monde, de leurs propres yeux.

b) Affirmation de l'adventicité (hudûth.) de la parole de Dieu, et, par voie de conséquence, négation du caractère absolu et éternel des ordres, des interdictions et des récits qui composent la révélation divine

c) Négation de la création par Dieu des actes imputés par Lui à l'Homme (aksâb). Les hommes ont le pouvoir de décider librement de leurs actes ; Dieu n'a ainsi aucune part dans la création et la détermination d'actes laissés à l'entière initiative de ses créatures (d'où leur nom de qadariyya).

d) Affirmation que le Musulman coupable d'une faute grave (fâsiq) n'est plus un croyant et n'est pas encore un impie (kâfir), mais qu'il occupe une position intermédiaire entre la foi et l'impiété (manzila bayn al-manzilatayn). 

e) Limitation de la volonté créatrice de Dieu (mashî'a). Dieu ne veut créer ancun des actes de Ses créatures, quand ces actes ne consistent pas dans une obéissance à Ses ordres ou quand ils enfreignent une de Ses interdictions (al-Bagdâdî, Farq bayn al-firaq, p. 94, d'après H. LAOUST, La classification des sectes dans le Farq d'al-Baghdâdî, RE.I., 1961, p. 19 s.

(4) Cf. Wasiyya Abi Hanifa, art. II   "Nous confessons que l'homme, ses actes, sa confession, sa connaissance sont créés. Si l'ouvrier est créé, a fortiori ses actes sont créées".