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Accueil de la section "Perspectives théologiques" Accueil du site "Islam-Occident" Accueil du site "Islamica" Accueil du site " Le christianisme" Accueil du site "Orient" Le Portail du monde musulman Les différences phénoménologiques et doctrinales entre la Bible et le Coran
Au premier regard, le Bible apparaît aussi multiple et diverse, dans sa composition et dans son histoire, que le Coran apparaît un et homogène. * La Bible comporte 73 (66) livres, qui sont attribués à un auteur humain, authentique ou éponyme. Sa rédaction s'étend sur plus de 11 siècles depuis le -10ème s. (date probable des premiers écrits, mais la tradition orale qu'ils consignent est beaucoup plus ancienne) jusqu'à la fin du 1er ou au début 2ème s. de l'ère chrétienne. Ces livres emploient successivement l'hébreu, l'araméen et le grec. Ils relèvent de genres littéraires variés: livres historiques, juridiques, prophétiques, sapientiaux et doctrinaux. De plus regard du croyant juif, puis chrétien, la Bible et la notion même d'Ecriture n'ont trouvé que très progressivement leur identité et leur nature. Le peuple hébreu a d'abord vécu de traditions orales propres, historiques et doctrinales. elles furent mises en forme une première fois sous les rois David et Salomon (-10ème, -9ème s.), refondues et mises par écrit au retour de l'exil de Babylone (-4ème s.). On commence à parler des Saintes Ecritures au -2ème s (1 Macc 12.1, Daniel 9.2). Au temps de Jésus, on les appelait "la Loi et les Prophètes", "les Ecritures" ou "l'Ecriture". A partir de la traduction de la Septante (-2ème s.) on emploie le mot "Bible": ta biblia ("Les Livres Saints, La Sainte Bibliothèque). Dans le Nouveau Testament, on emploie de préférence hê graphê (l'Ecriture) ou le pluriel hai graphai ("Les Ecritures"). Elles sont considérées comme la "parole de Dieu", mais on ne parle jamais de "Livre de Dieu", mais du "Livre de la Loi de Dieu". Ces livres sont saints et vénérés comme tels. C'est seulemnt dans la littérature pseudépigraphique qu'on les présente comme dictés oar Dieu (à Esdras, IV Esdras 14.23-47). Quant au NT, on sait qu'après la mort et la résurrection de Jésus, ses apôtres et leurs disciples composèrent, pour les besoins de la catéchèse aux nouveau chrétiens des récits de la vie de Jésus, à partir de leurs souvenirs; de ce qu'ils ont vécu avec Jésus durant sa vie terrestre et après sa résurrection. Ces évangiles ne seront apelés que beaucoup plus tard "Ecritures", cependant que la conviction se faisait jour que Jésus est la parole incarnée de Dieu, le Parole de Dieu accomplissant la Loi et les Prophètes. Le canon juif a mis longtemps à se figer: le synode juif de Yabné vers 100 hésite encore sur les livres de Tobie, de Judith, des Maccabées, de la Sagesse... Le premier canon du Nouveau Testament est celui d'Athanase (367). * La Révélation coranique se présente, sous l'aspect phénoménologique, comme un bloc très homogène, avec un seul transmetteur, une même langue, un temps de révélation très bref d'une vingtaine d'années, de 610 à 632. Très tôt aussi, la prédication coranique a été mise par écrit, avec une précision croissante, grâce à l'invention des points diacritiques et des voyelles. Même si quelques problèmes critiques peuvent se poser concernant les recueils (masâhif) et les différentes lectures (qirâ'ât), ils ne concernent que des points mineurs. Le Coran se présente toujours explicitement comme la Parole de Dieu et jamais comme la parole du Prophète: "Il faut se rendre compte que le Coran se présente comme une irruption, relativement soudaine et directe, de la Parole de Dieu dans l'Histoire". Copyright Ralph Stehly. Reproduction autorisée uniquement à des fins non commerciales, et à la condition de citer l'auteur et le site. _
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