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Le problématique dans laquelle s'inscrit la Bhagavad-Gîtâ ( pravritti et nivrtti)
© Ralph Stehly, Professeur d'histoire des religions, Université Marc Bloch, Strasbourg
L'homme indien - qu'il soit hindou ou bouddhiste - se sent pris dans les rets d'un déterminisme implacable, car s'il y a un Absolu impersonnel (le Brahman pour l'hindouisme, la Vacuité pour le bouddhisme), et des divinités personnelles, il n'y a pas de Dieu juge. Rien ne vient entraver les effets du karman. Or la production de karman est consubstantielle à la vie: dès que nous agissons, que ce soit en bien ou en mal, nous produisons du karman, c-à-d que nous prolongeons d'autant le cycle des renaissances. Bien se rendre compte: si nous agissons en bien, nous n'en produisons pas moins du karman. Certes, c'est du bon karman, mais c'est néanmoins du karman qui jette ses racines dans la vie suivante. Le problème majeur de la théologie hindoue, comme de la théologie bouddhique, est de trouver le moyen de sortir du cycle infernal des renaissances. En gros, deux attitudes sont proposées: la pravritti et la nivritti. La pravritti ("vie active dans le monde"), c'est l'idéal du brahmanisme classique. Après la fin de l'initiation vers 16 ans, on se marie en observant scrupuleusement le rituel védique. C'est seulement à la fin de la vie qu'on se retirera éventuellement du monde (cf. la théorie des quatre stades de la vie). La nivritti ("vie retirée du monde"); comme la précédente, cette attitude est aussi représentée dans le Mahâbhârata. A l'instar du bouddhisme, elle met l'accent sur la fugacité de tout ce qui existe. Partout la maladie, ce "cocher de la mort", la vieillesse et la mort sont aux aguets. Tout ceci est le résultat du karman. Il faut donc en finir au plus vite, et puisque l'action nous enchaîne, parce qu'elle produit du karman, il s'agit de mener la vie la plus retirée du monde, en agissant le moins possible. L'action étant produite par le désir d'agir, on travaillera sur le désir, non pas exactement pour le refouler, ce qui serait une régression, mais pour l'intégrer à un niveau supérieur, le transmuter en un désir plus noble: celui de la libération. Il s'agit d'être libre par rapport au désir. La technique de libération associée à cette conception de la vie sont les diverses formes de yoga. Il s'agit donc ici de la libération par l'ascèse (il y a classiquement trois autres voies de libération: la liturgie, la connaissance (jñâna) et la bhakti). Sources: John Muir, Original sanskrit texts on the origins and progress of the religion and institutions of India, Londres, 1858 Surendranath Dasgupta, A History of Indian Philosophy, 1961-65 L. Renou, L'Inde classique, 2 vol., Paris, 1947 J. Gonda, Les religions de l'Inde, 2 vol.,Paris, 1962, 1965 Benjamin Walker, Hindu World, An Encyclopedic Survey of Hinduism, New Delhi, 1983 A.C. Bhaktivedânta Swami Prabhupâda, La Bhagavad-Gîtâ, telle qu'elle est, , coll. Les Grands Classiques de l'Inde, 1981 (avec un commentaire du Maître).
La problématique de la Bhagavad-Gîtâ La mise en scène: violence et non violence Le message de la Bhagavad-Gîtâ Le chant 2 de la Bhagavad-Gîtâ
_______________ Bibliographie (générale de l'hindouisme) Introduction: L'unité de l'hindouisme, les croyances fondamentales, Chronologie. Autour de la notion de brahman Les Ecritures: Le Veda (hymne à Agni, hymne cosmogonique, l'Ascète), Les Upanishads (Brihadâranyaka-Upanishad, Katha-up, Maitry-up, Shvetâshvatara-up Yogatattva-up) La Bhagavad-Gîtâ: la problématique, violence et non-violence, le message, chant 2, chant 4, Krishna Vichnou La divinité: Dieu et les dieu, le Brahman, Vichnou (Krishna), Shiva, les dieux mineurs (deva), Agni Notions védiques fondamentales: les quatre classes, les quatre buts de la vie, les quatre étapes de la vie, les 3 naissances, la quadruple dette | L' agnihotra | Le rta ou dharma Le renoncement (samnyâsa), le tapas (ascétisme), le prânâyama (rétention du souffle) La réincarnation Les périodes cosmiques Les Darshanas: le sâmkhya, le yoga, le vedânta (le Kevala-advaïta ou non-dualisme absolu, Shankara, Râmânuja et le non dualisme qualifié) Le rituel: la samdhyâ, la pûjâ, la journée d'un brahmane Grands maîtres contemporains: Shrî Râmakrishna, Shrî Aurobindo, Krishnamurti, Gandhi
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